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J'ai le droit

Publié le 23 février 2011 par Malesherbes

Le 6 mars 2010, jour où Eric Zemmour s'était déjà illustré en dénonçant les trafiquants noirs et arabes, il avait tenu, au cours d'un débat sur France Ô, à nous livrer un fruit de ce qui lui tient lieu de pensée. Comme l'un des participants s'indignait : " Quand par exemple certains employeurs s'adressent à des directeurs d'agences d'intérim et leur disent : s'il vous plaît, je ne veux pas d'Arabes et de Noirs, c'est quand même injuste ! ". Zemmour l'interrompit : " Mais ils ont le droit ! ". Il s'attira de son interlocuteur la réplique suivante : " Non, ils n'ont pas le droit ! ", soutenu par l'animateur qui souligna : " C'est un délit, Eric Zemmour, c'est un délit, c'est un délit puni par la loi ".

Monsieur Zemmour est en effet dans l'erreur. Dans notre existence, nombreuses sont les choses que nous avons envie de faire. Il arrive même parfois que nous ayons la possibilité de les faire. Et pourtant, il en est que nous ne faisons pas. Tout simplement parce que, en société, c'est la Loi qui indique ce que l'on a le droit de faire et ce qui est interdit. Un chef d'entreprise, qu'il soit propriétaire de celle-ci ou simplement qu'il en ait la direction, pourrait considérer que, tel le pater familias romain, il a droit de vie ou de mort sur ceux dont il a la responsabilité. Mais non, l'humanité a évolué au fil des siècles, même si l'on peut parfois regretter que la route soit encore longue pour voir réalisée dans les faits la devise de notre pays. Le but d'un patron me semble devoir être de faire vivre et si possible prospérer son entreprise. Choisir les personnes dont il veut utiliser la force de travail, sur d'autres critères que celui de leur compétence, outre l'injustice que cette attitude constitue, peut conduire de surcroît à priver sa société de ressources efficaces.

J'imagine la sainte indignation d'Eric Zemmour et de tous les commentateurs qui, dans divers forums, ne lui ménagent pas leur soutien : " Comment, charbonnier n'est pas maître chez lui ? Je ne puis accepter ou rejeter qui bon me semble ? ". En fait, non. Dans le domaine de la famille, encore plus personnel que celui de l'entreprise, il peut arriver que l'État impose sa volonté. Si la justice considère qu'il est dans l'intérêt d'un enfant de le retirer à sa famille, elle est en droit d'ordonner son placement dans une institution ou dans une famille d'accueil. Voilà une intrusion dans la vie d'un individu bien plus conséquente que l'interdiction de formuler des offres d'emploi discriminantes. Clamer : " J'ai le droit ! ", c'est vouloir rétablir la loi du plus fort, la loi de la jungle. Si nos ancêtres ne s'en étaient pas écartés, Eric Zemmour n'aurait peut-être jamais eu l'occasion de traverser la Méditerranée.


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