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Mouammar Kadhafi est bien un dictateur fou, un échappé d'asile

Publié le 23 février 2011 par Francisrichard @francisrichard

Kadhafi 22.02.11Le discours d’hier du colonel Mouammar Kadhafi confirme point par point les épithètes que j’ai employés sur ce blog pour qualifier ce tyran sanguinaire au cours de la longue détention des deux otages suisses en Libye. Qui ne s’est résolue que par le versement honteux d’une rançon à ce maître-chanteur colérique et lunatique.

D’aucuns estimaient que j’y allais fort en le traitant de dictateur fou, d'échappé d'asile ou de führer libyen. A les croire, pour l’amadouer il aurait fallu lui cirer les babouches, lui baiser la djellaba, baisser son pantalon devant lui, prendre le thé avec lui sous la tente.

Ce dictateur qui, un court moment, a simulé la respectabilité, pour mieux écouler le pétrole du pays contre devises, a tenté de faire oublier ce qu’il était, à savoir un criminel, un terroriste, un potentat assoiffé de sang quand on ose lui résister.

Des dirigeants de l’Union européenne, sans vergogne, ont fait ami-ami avec lui. Au cours de la crise des otages suisses, ils ont défendu leurs intérêts économiques avec cette dictature et renoncé à défendre les ressortissants d’une démocratie à qui ils prétendent donner des leçons de moralité bancaire.

Quelques citations du Kadhafi, cru du 22 février 2011, valent mieux que son long discours pas tranquille.

Dans son délire il se considère différent des autres dirigeants de ce monde, au-dessus d’eux, sans titre, parce qu’il n’en pas besoin, tantôt parlant de lui à la première personne du singulier, tantôt à la troisième, reformulant indéfiniment comme il convient de l'admirer, voire de le vénérer :

« Je suis au-dessus des postes de chefs d’Etat. Je suis un révolutionnaire. Je suis un bédouin. Je ne peux pas laisser la terre de mes ancêtres. Je vais mourir en martyr. »

« Si j’étais président j’aurais démissionné. Mais je n’ai pas de titre. Je n’ai que moi-même et mon fusil. Moi je n’ai peur de rien. Moi je suis quelqu’un qui arrive à faire face. »

« Mouammar Kadhafi n'est pas un président et n'est pas un être normal contre qui on peut mener des manifestations. »

« Mouammar Kadhafi n'a pas de poste officiel pour qu'il en démissionne. Mouammar Kadhafi est le chef de la révolution, synonyme de sacrifices jusqu'à la fin des jours. C'est mon pays, celui de mes parents et des ancêtres. »

Il reconnaît volontiers qu’il n’est pas normal, ce qui dénote une certaine lucidité.

S’il se dit prêt à mourir en martyr, s’il essaie de faire vibrer la fibre nationaliste en évoquant son pays, ses parents, ses ancêtres, il veut surtout que ceux qui s’opposent à lui meurent en martyrs :

« Nous n’avons pas encore utilisé la force. »

Il n’y aurait eu, après tout, que quelques centaines de morts… mais, si cela continue, il passera à la répression supérieure :

« Quand on aura besoin d’utiliser la force j’en donnerai l’ordre. Tout cela va mener à une guerre civile. Tous ceux qui sont derrière une guerre civile doivent être condamnés à mort, ainsi que ceux qui touchent à l’indépendance du pays. »

La menace se fait plus précise à l’égard de ceux qui osent lui résister :

« Rendez vos armes immédiatement sinon il y aura des boucheries. »

Envers lesquels il n’a que des mots aimables :

« Ce sont des rats et des microbes qui ne vaincront pas la Libye. »

A qui il promet l’extermination :

« Je suis Mouammar Kadhafi, un dirigeant que des millions défendront. Nous marcherons sur eux par millions pour purger la Libye pouce par pouce, maison par maison et allée par allée. »

Cette gesticulation pathétique pourrait se révéler inutile et le peuple libyen le prendre au mot.

Francis Richard  


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