Dans un article publié dans Le Monde, Christophe Dejours, psychanalyste et professeur au CNAM, évoque l'impact très négatif des modes actuels de management.
La fréquentation des comités de direction d'entreprises et des personnels d'encadrement révèle que parmi les dirigeants, certains ont des doutes sur la validité des méthodes de gestion et de management dont ils savent qu'elles sont en cause dans les ravages humains du travail auxquels on assiste aujourd'hui [...]
S'ils ne sont encore que quelques-uns, alors que des études américaines sur le sujet datent de près de 10 ans, on peut se faire du soucis ... Mais il faut toujours garder en mémoire le poids de la finance dans les décisions du monde économique actuel.
Les sciences de l'ingénieur ont été détrônées au profit des sciences de la gestion, dependant qu'on affirmait à grand bruit la fin du travail, voire la disparition souhaitable du travail comme valeur. [...]
Et notre Président qui, depuis son élection, veut nous faire croire qu'il veut le retour de la valeur travail !
Couplée à la menace sur l'emploi, cette méthode d'évaluation individualiée des performances se mute en management par la menace. Elle introduit la peur comme méthode de gouvernement [...]. La solitude et la désolation se sont abattues sur le monde du travail [...]
Alors que les précédentes révolutions industrielles ont montré que c'était le regroupement d'acteurs, de travailleurs, qui permettaient l'échange d'expérience et l'innovation, les principes actuels du management par des dirigeants incapables de comprendre le travail de leurs salariés, cassent la machine à faire progresser la société.
L'augmentation des pathologies de surcharge [...] montre que les gesn travaillent de plus en plus, cependant que la productivité baisse.
Ce constat est particulièrement grave et devrait alerter nos dirigents politiques. Mais ne sont-ils pas eux-même des dirigeants ?