Semaine 7 : Telekinesis - 12 Desperate Straight Lines [Merge]

Publié le 23 février 2011 par Earsofpanda
Ce n’est pas parce que je n’ai rien écrit la semaine dernière qu’il ne s’est rien passé musicalement. La semaine aura été très riche, il y aura eu le retour en grâce de PJ Harvey, Gruff Rhys qui ouvrait son fantastique hôtel de shampoings, Discodeine qui faisait trémousser comme il se doit les arrières trains, tandis que Nicolas Jaar nous envoûtait dans un disque dont on n’a pas finit de faire le tour. Il ne faudrait pas oublier aussi le premier essai (très) réussit des Français de (Please) Don’t Blame Mexico. Je fus bien embêté quand il fallût choisir l’album de la semaine… Après deux jours de réflexions (et l’abandon de la chronique de Sieur Rhys…) c’est peut être le moins ambitieux qui l’emporte.
Cependant, le deuxième album de Telekinesis reste une bonne surprise. Après un premier disque plaisant mais anecdotique on n’aurait pas parié un copeck sur l’avenir de Michael Benjamin Lerner, l’homme qui se cache derrière ce groupe. Aux premières écoutes cet album s’avère être du même acabit d’ailleurs, on ne s’ennuie pas une seconde mais l’écoute du disque laisse une sensation de déjà vu. Seulement voilà, il tombe à pic. En laissant échapper ces quelques mots en ouverture ("We fall in love the summer") le chanteur introduit alors tout l’imaginaire qui se développe derrière. Il y a dans ses chansons une saveur printanière annonçant la fin d’un hiver et surtout un goût de "reviens-y", car sa plus grande force est sans nul doute son talent pour écrire 12 compositions accrocheuses et homogènes qui ne vous donnent qu’une envie, celle de bouger vos pieds malgré des paroles plutôt sombre.
Parce que oui, Michael Benjamin Lerner n’a pas eu beaucoup de chance depuis la sortie de son premier album : accident de voiture, déception amoureuse, surdité partielle pendant un temps… Bref, on peut comprendre la noirceur de certaines paroles mais qui ne se ressent que rarement dans son songwriting. D’entrée You Turn Clear In the Sun nous donne la patate avec son glockenspiel. Il y a dans 12 Desperate Straight Lines une énergie folle qui nous quitte jamais du début la fin excepté sur Patterns superbe titre, tout au piano, où Lerner dévoile une écriture plus sensible.
En à peine plus de 30 minutes, Telekinesis ne révolutionne en rien la musique et ne surprend jamais mais au final on s’en fout car Lerner a réussi à réaliser une véritable petite bombe pop rock où chaque chanson exploite une structure des plus classique. Le trio Guitare/basse/batterie s’applique donc à réaliser des chansons toutes bêtes avec généralement deux couplets, deux refrains et parfois un pont comme l’avait si bien fait Weezer par le passé.
12 Desperate Straight Lines finit par nous faire croire qu’il n’est pas obligatoire d’innover pour faire un bon disque, une chose que l’on a tendance à oublier de nos jours. Il est certain que beaucoup auront oublié ce disque à la fin de l’année, et pourtant, Telekinesis a composé un album très homogène où chaque chanson à son charme au point où j'ai été incapable de dégager les 5 meilleurs titres pour illustrer ma chronique (ce sont tout bêtement les 5 premiers titres de l'album qui sont en écoute). Certes nous ne sommes que fin février mais pour l’instant, on tient ici le meilleur album pop rock de l’année.

sortie le : 14 février 2011
5 titres en écoute à droite.
Myspace
Pour :
Mono
Autres Directions
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Contre :
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