La version bourgeoise des Droits de l’Homme.

Publié le 23 février 2011 par Marx

Face aux révoltes actuelles, nou republions ce texte de pierre de mai 2009

  Aussitôt que l’un des leurs est retenu par des salariés, ou qu’il subisse une quelconque contrainte physique, morale ou financière de la part de ceux qui n’appartiennent pas à leur classe, ils hurlent. Les grands médias accourent et jettent à la face du monde l’ignominie subie. Leurs droits de l’homme n’étaient pas ceux des noirs d’Afrique, d’Amérique et d’ailleurs et pas davantage ceux des indigènes de leurs colonies. Les indiens d’Amérique et les peuples d’Asie, échappaient à cette notion. Ils étaient et sont encore des peuples sans droits fondamentaux alors que la grande bourgeoisie dominait le monde et le domine toujours, économiquement et politiquement et la juridiction qui en découle n’a jamais permis et ne permet toujours pas la reconnaissance de certains droits. Tous les droits ont été arrachés, y compris les plus élémentaires, dans des luttes presque toujours sanglantes. Entre eux , c’est une lutte sans merci et sans concessions et la guerre est souvent un moyen de régler leurs différents, par peuples interposés. Des braves gens s’entre tuent pour des intérêts qui ne sont pas les leurs, parfois, au nom des droits de l’homme. Qu’un peuple se soulève afin de tenter de briser ses chaînes et ces messieurs déversent leur puante morale. Ils se volent la propriété entre eux avec leur « temple » de l’argent roi d’une bourse qui ne compte que leurs valeurs et jamais celles du travail des salariés, au prix de licenciements massifs. Il suffit qu’un Etat, un gouvernement, décide de nationaliser et de rendre à la collectivité ce qui lui revient de droit, pour que toujours les mêmes dénoncent un non droit. Pour les droits des travailleurs est un non sens, il n’est de droits, que les leurs. Ils délocalisent et licencient des salariés là où ceux ci ont quelques droits pour aller s’installer là où il y a moins de droits et de préférence là où il n’y en a pas du tout. Le droit le leur permet, puisque eux seuls disposent de droits. Le travailleur n’a nul besoin de droits, il n’est pas un citoyen dans l’entreprise, il n’est qu’un travailleur salarié au service de ses maîtres. L’Homme et la Femme, c’est eux, même si la femme c’est très récent en occident, elle n’existe pas ailleurs sous forme de personne humaine. Cet ailleurs dominé également par des bourgeoisies avec qui ils font également des affaires, nos grands bourgeois. Licencier en faisant des affaires et de somptueux bénéfices, c’est selon eux , un impératif économique, au nom de la concurrence qu’ils se livrent. Violer les lois du travail et la protection des salariés, « planquer » des sommes colossales dans des paradis fiscaux , en dépit des lois, expatrier illégalement de l’argent, eux ont le droit de négocier tout ça. Les salariés doivent obtempérer devant leurs injonctions, sinon les tribunaux sont là et ils bénéficient toujours de « référés », puisque c’est bien connu les travailleurs n’ont pas à bénéficier de droits. C’est ainsi que les « codes du travail » sont démantelés dans nos pays européens. Le droit en système capitaliste est celui de ceux qui détiennent la propriété des grands moyens de production et d’échange. Le salarié est un être qui n’est pas majeur, qu’il faut conduire et entretenir. Les salariés sont une masse qui ne doit pas s’émanciper et qui doit rester sous tutelle, y compris du point de vue moral et politique. La société doit être régie selon la fonction et les besoins des entreprises et l’école doit être soumise aux impératifs et aux besoins du grand patronat. La société tend à devenir une grande entreprise et à fonctionner selon ce modèle. Fini la République et ses citoyens, place aux producteurs utilisés ou pas, aux consommateurs qui peuvent ou pas et affirment-ils , il n’y a pas de classes sociales, mais pour compléter, il y a ceux qui ont des droits et ceux qui n’en ont pas. Pourquoi ne pas envisager selon leur logique, de supprimer les élections et de procéder à des concours sur titres ou de pourvoir les sièges selon la fortune dans la hiérarchie économique, ou tout simplement d’adopter le système corporatiste. Autoritarisme, religion et corporatisme sont les ingrédients habituels qu’utilise la bourgeoisie pour soumettre les peuples. C’est le dessein affiché de Sarkozy. La démocratie bourgeoise montre ses limites devant les appétits de la classe qui la dirige et elle entame une mutation en fonction de ses intérêts et des résistances qui se lèvent face à ses excès . L’espace démocratique se réduit partout dans le monde et le non droit progresse partout où de gros intérêts sont en jeu, matières premières, main d’œuvre corvéable pour rien et ressources futures. La grande bourgeoisie à une conception particulière des droits de l’homme, ceux qui protègent sa classe.