Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Je sais que Noël est passé depuis deux mois et qu’il peut paraître incongru de parler de jouets, mais je voudrais tout de même abuser encore une fois de l’entière liberté qui m’est accordée céans pour dénoncer la décidément médiocre qualité des jouets édités par la firme Sarkozy©.
Tout avait commencé il y a quatre ans avec la sortie de « Barbie ministre de l’enseignement supérieur » dont le seul exploit fut de représenter le degré zéro en matière d’originalité : cette poupée n’avait strictement aucune caractéristique physique susceptible de la distinguer des autres Barbie présentes sur le marché. La firme Sarkozy© aurait aussi bien pu nous la vendre comme Barbie présentatrice du JT de M6 ou de la météo sur TF1 sans avoir à la changer d’une façon ou d’une autre ! Par la suite, ils ont bien essayé de la typer davantage en lui attribuant un caractère assez proche de celui de G.I. Joe, mais ce fut une erreur de communication monumentale : l’agressivité ne fait plus vendre aujourd’hui. Les jeunes ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et utilisent aujourd’hui cette Barbie comme poupée vaudou pour se détendre les nerfs…
Dans la même année, un relatif effort d’originalité avait été fait avec la poupée parlante « Barbie secrétaire d’État aux droits de l’homme » qui a connu son heure de gloire ; de fait, c’était assez bien pensé à l’origine puisque l’idée de départ était de donner à l’utilisateur la possibilité de créer sa propre opposition : on appuyait sur un bouton et elle faisait l’opposante, disant des choses comme « Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n’est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits. » Seulement voilà, elle avait un autre bouton, et quand on appuyait dessus, ça donnait « la gauche me critique parce que je suis noire ! » Avouez que pour une Barbie, elle avait un côté monsieur Patate ! C’est peut-être pour ça qu’elle a été retirée du marché… Passons rapidement sur la « Barbie première dame de France » qui avait encore moins de caractère que la Barbie ministre de l’enseignement supérieur et qu’il était superflu de rendre parlante puisqu’elle ne fait que dire…pardon, elle ne fait que MURMURER, plutôt, des âneries bêtement consensuelles. Une terrible déception après la bonne campagne de pub dont ce jouet avait bénéficié…
Mais le plus gros ratage de la firme Sarkozy est sans conteste son tout dernier modèle, une autre poupée parlante, « Ken Ambassadeur de la France en Tunisie » ! En dehors du corps, si parfait que ça en devient malsain, de ce bellâtre de plastique au visage fadasse à peine agrémenté par des oreilles décollées qui lui donnent l’air bête à manger du foin, que reste-t-il ? À peu près rien d’autre qu’un manque total de réalisme : déjà, un ambassadeur qu’on vous vend exhibant ces tablettes de chocolat en boxer, il faut bien dire que ça ne fait pas très sérieux, mais en plus, comment voulez-vous qu’on croie à un diplomate dont les premiers mots, une fois que l’on a appuyé sur le bouton destiné à le faire parler, sont « N’essayez pas de me faire tomber sur des trucs débiles ! Franchement, franchement, vous croyez que j’ai ce niveau-là ? Vous croyez que moi je suis dans la petite phrase débile ? Moi, je suis là pour exprimer une philosophie ! » Quand vous verrez un diplomate s’exprimer ainsi dans la vie réelle, je suis prêt à vous payer des prunes ! Je ne vois pas quel genre de chef d’État pourrait être incompétent au point de confier l’image de son pays à l’étranger à un homme qui parlerait de cette façon en public ! Non, au risque d’avoir un procès pour contre-publicité, je vous le dis, les jouets Sarkozy© sont vraiment bons à jeter, ni faits ni à faire : sans caractère, sans réalisme, sans agrément ! On se demande comment la firme peut quand même continuer à tourner… Allez, kenavo !