Les échanges épistolaires de Valmont et Merteuil, imaginés par Choderlos de Laclos, n'en sont ni à leur première, ni à leur dernière adaptation (On sait d'ailleurs que John Malkowich devrait en signer une nouvelle au Théâtre de l'Atelier en janvier 2012, mettant en scène les jeunes talents du théâtre français). Toujours est-il que celle proposée au Théâtre Essaion est loin d'être la plus convaincante, tant dans l'écriture que dans l'interprétation qui laisse, pour le moins, sceptique...
A vouloir passer derrière la plume de Laclos, l'efficacité des dialogues de Christopher Hampton, la brillante réalisation de Stephen Frears, ou encore les fabuleuses compositions de Glenn Close et John Malkovich, le risque était grand...
Et la déception à la hauteur de ce dernier... Tant ce qui nous est donné à voir se révèle d'une fadeur totale. Les adaptateurs ont voulu mettre en avant le contexte historique de ces liaisons, soit l'approche de la Révolution. On peine à en percevoir un quelconque intérêt. Les situations manquent cruellement d'intensité, le verbe de brio et de mordant, les interprètes de classe, de vérité et de précision dans leur personnage, la scénographie d'inspiration...
D'un Valmont plus proche de l'ouvrier popu que du vicomte (son rire gras est réellement impossible!) en passant par des jeunes femmes qui, sous couvert de jouer les ingénues, singent des gamines de six ans, sans oublier un ton général quasi scolaire, dénué de toute sensualité, violence ou perversion, le spectateur décroche vitesse grand V et vient presque à rire de scènes qui ne s'y prètent pourtant pas.
Franchement dispensable.
Patientez donc un an afin de découvrir le travail de John Malkovich, et concluons cette note avec légèreté. Ci-dessous un court sketch des Nuls intitulé "Les Liaisons Dangereuses". Pas grand chose à voir avec Laclos, mais amusant...