Les femmes amoureuses sont une atteinte à la dignité de la femme. Si si , rien de moins que cela.
La preuve par 3.
La femme amoureuse est un être ennuyeux. Elle n’a rien à dire. Elle se contente de glousser l’air épanouie. Résultat c’est une plaie pour les soirées filles, soirées qui soit dit en passant ont du être décalées 4 fois because of the nouvel amoureux de la femme amoureuse qui non mais on rêve, s’évertue à lui faire des surprises aux dates prévues pour le daubage rituel contre les mecs. Bref, quand vient le tour de table des chipies, casée entre le divorce de Janine, les soirées adultères de Monique, juste après le presque viol consentant de Sophie dans la salle photocopieuse et avant les larmes de Bernadette qui n’a toujours pas conclu avec son sublime voisin de palier gay, notre femme amoureuse balancera un « oh ben moi tout va bien hein, je je suis super heureuse. Je l’aime ». Temps de parole 3 min 50, et toujours cet ignoble sourire. Pas de quoi lancer un débat aviné, pas de quoi rebondir, juste quelques soupirs du bout des lèvres : « oh ben je suis contente pour toi ma chérie » suivi d’un léger et pardonnable cri de vipère « en même temps t’en as tellement bavé avant, et puis on y croyait plus alors c’est génial ». Temps de dauberie possible : 1min20. Vraiment pas de quoi enflammer la soirée. D’ailleurs on ne lui demandera plus comment elle va. C’est bien connu des écrivains et autres verbeux, le bonheur n’a rien à dire. Alors ta gueule vilaine. La femme in love est une meuf chiante. CQFD.
La femme amoureuse est une odieuse marieuse professionnelle. Elle qui ne jurait que par les plans à plusieurs, les amants, les intrigues, en fidèle téléspectatrice de Desperate Housewives, elle est devenu en trois coups de cuillère à pots (ou trois coups tout court, parce qu’on le verra plus tard mais cette garce à évidemment aussi une vie sexuelle épanouie) la plus fervente défenseuse du couple monogame et (attention âme sensible s’abstenir) de la fidélité. Adieu pousse au crime, esprit libéré et volage, bonjour l’ambiance Bisounours, chabadabada, et autres zazazou. Résultat ? Des conseils alarmants du style « donne donc une chance au produit, il a l’air tellement gentil », « oh mais tu sais des fois faut arrêter de se prendre la tête et se contenter d’être heureuse. T’es bien avec lui non ? Alors ? » « Si tu n’es pas prête à faire confiance c’est que tu as peur ma chérie, mais aimer c’est prendre des risques, le plus grand risque que tu vas prendre c’est celui d’être heureuse… alors ? ». Une nausée subite de votre narratrice préférée se voit contrainte s’arrêter cette litanie, ce vomissement de bons sentiments, cette avalanche d’empathie. Le pire ? Le pire du pire ? Le plus souvent elle a raison cette morue. Et rien que ça, cela fait d’elle une femme haïssable. CQFD bis.
La femme amoureuse se vautre dans la provocation à nous donner envie de lancer une intifada sur son mur Facebook. Elle a trouvé la perle rare (garce je suis sure qu’il n’en restait qu’un et c’est elle qui l’a chopé), elle s’épanouie à vue d’œil, du coup tout le monde lui envie son teint rayonnant qui couterait aux autres une vraie fortune chez Bobbie Brown. Quand on couine de douleur après notre séance de Step, elle compatit en rougissant sur ses courbatures lubriques. Ben oui je vous l’avais dit. La garce non contente d’être raide dingue, a une vie sexuelle épanouie, ou au choix, délirante, amusante, exaltante à en crier le nom de leur mère. Morue. Bon certaines spectatrices de cette sordide mélodie du bonheur se sentiront d’ailleurs juste offensées par le simple fait qu’elle ait une vie sexuelle. Humf. Non contente de s’en contenter la femme amoureuse pousse le vice à y exceller. Quelle salope. CQFD ter.
Vous voyez bien, j’avais raison…
Observez-les, fourbues et rassasiées, affublées d’une nouvelle garde robe, amincies pour les plus perverses, assagies, attendries. Écoutez-les, elles gloussent, elles rient, elles se taisent aussi souvent puisqu’on les regarde comme des OVNIS mais on ne voit qu’elles on n’entend qu’elles, leur bonheur tout neuf hypnotise. Et elles ? Elles s’en tapent, elles en rient, pas mesquines pour un sou…
Quel cauchemar j’en conviens, pourtant au final vous savez quoi ? Haïssez-moi ! (je crois que je vais finir par aimer ça)