Le ministre du Travail a critiqué publiquement jeudi 3 février lors d'une réunion militante le débat initié par le patron de l'UMP.
La salle des fêtes de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), son décor champêtre et fleuri... et le ministre du Travail Xavier Bertrand, venu s'exprimer pour la première fois publiquement sur le débat
de la TVA sociale, relancé par le patron de l'UMP Jean-François Copé.
Jeudi soir, devant quelque 200 sympathisants du parti majoritaire, le ministre a précisé les raisons de son désaccord avec son successeur à la tête du parti majoritaire : "En 2007, j'ai bien vu
que cette idée ne passait pas auprès des Français. Avec la TVA sociale, les Français ont compris que les prix allaient aussitôt augmenter, mais que pour la baisse des charges sociales ils
devraient attendre." Xavier Bertrand poursuit sur sa lancée : "Là, je parle des salariés ! Qu'en sera-t-il pour les inactifs et les retraités ? Leur pouvoir d'achat baissera, et c'est tout !" Et
de suggérer : "Si la TVA sociale devait se faire, ce serait au niveau européen."
"Patron bis" de l'UMP
Mais ce que le ministre du Travail désapprouve avant tout, c'est la méthode Copé. "Il faut faire attention à quand et où on lance un débat. Si l'on évite de le faire avant les cantonales et par
presse interposée, c'est mieux. Sinon, cela provoque des divisions", lance-t-il, tout en niant alimenter un nouvel acte de la guerre Copé-Bertrand. L'ex-patron de l'UMP en profite même pour
prodiguer quelques conseils. Selon lui, susciter des débats sur la fin de vie, la bioéthique ou la laïcité aurait été bien plus judicieux et efficace que ceux des 35 heures ou de l'emploi des
fonctionnaires. "Il faut faire émerger des sujets susceptibles non pas de diviser, mais de rassembler et d'élargir la famille politique", s'enthousiasme-t-il.
Xavier Bertrand n'est pas seulement venu à Villeneuve-le-Roi pour "parler politique". S'il a cessé d'être secrétaire général de l'UMP pour revenir au gouvernement, il continue d'entretenir la
flamme avec les militants à raison d'une réunion publique par semaine. "J'ai besoin de vous voir. Il y a un lien très fort qui s'est créé entre vous et moi. Aller sur le terrain, c'est mieux que
les sondages : le terrain ne ment jamais", assure-t-il, tel un "patron bis" de l'UMP.
"Travailler ensemble"
À l'écoute et détendu, il donne le micro à la salle et le dialogue s'engage. Les questions s'enchaînent sur la réforme de la dépendance, les jurés populaires ou le chômage des jeunes. Après deux
heures de débat et une longue séance photo avec des militantes, le ministre du Travail livre ses conclusions au Point.fr : "J'apprends beaucoup de la façon dont les gens posent les questions. Je
remarque aussi qu'ils ne veulent pas de petites phrases, pas de piques". Et de déplorer que le numéro un de l'UMP joue sa propre partition et se place régulièrement en position de victime. "Ni
François Fillon, ni moi n'avons été agressifs ou discourtois envers lui quand nous avons parlé de la TVA sociale au petit-déjeuner de la majorité mardi matin", assure Bertrand.
Avant les échéances électorales, le meilleur ennemi de Jean-François Copé se fait le chantre de "l'unité". C'est pourquoi il ne veut créer aucun courant au sein de l'UMP. "Je ne suis pas dans une
logique de club. Il y a un chef de la majorité, François Fillon, et un secrétaire général de l'UMP qui est Jean-François Copé. Nous devons tous aller dans la même direction et travailler
ensemble." En attendant, ces querelles internes rapprochent davantage les partisans de Bertrand et de Fillon, qui font front commun pour contenir les ambitions de Copé.
Source : Le Point
Après les militants UMP viennent nous donner des leçons d'unité. Non désolé selon eux chez eux lorsqu'il y a un désaccord c'est du débat, au PS c'est forcement de la division.