Présentation de l’éditeur :
Les gens de Fatchakulla, qui affectionnent les chats qui s’écartent de la norme féline traditionnelle, sont résolument superstitieux. Leur cadre naturel n’y est probablement pas étranger : ils vivent dans une région de marais où sinuent des rivières paresseuses aux flots profonds et opaques, et où les forêts sombres sont légion. Ces dernières abritent, selon les gens de Fatchakulla, des êtres abominables et impalpables dont Willie le Siffleur est le pire représentant. Le jour où un enfant bute sur une tête humaine, la terreur se répand aussi vite que la nouvelle. Seul le shérif Arlie Beemis ne voit pas dans ce monstrueux assassinat l’oeuvre d’un rejeton de l’enfer. D’autant que le meurtrier ne s’arrête pas là… Auteur pittoresque, Ned Crabb combine les formes du roman noir avec une savoureuse tension psychologique. Par son ironie inventive, il offre une oeuvre habile et terriblement divertissante.
Dans le comté de Fatchakulla (Floride), on a toutes sortes de spécialités. Au choix : bayous spongieux, ratons laveurs, alligators, demeurés fornicateurs et superstitieux. Comme l’on dit dans les guides, l’endroit mérite un détour. Surtout depuis qu’y sévit un pittoresque assassin qui non seulement tue ses victimes, mais sème les morceaux de cadavres aux quatre vents. La plupart des habitants crèvent de trouille et accusent le fantôme local. Le shérif n’est pas né de la dernière pluie, le lecteur non plus. Alors, prenez vite un billet pour Fatchakulla et n’oubliez pas l’humour dans vos valises !
Une histoire horrifico-loufoque de « bouseux » américains, pleins de personnages atypiques à la manière d’un Harry Crews (mais où la psychologie des personnages est moins aboutie). Des personnages attachant qui forcent la sympathie. Avec une chute surréaliste, improbable mais qui peut se justifier au vue du roman. Il suffit de savoir que le gosse qui découvre la tête de la première victime se nomme Module Lunaire pour se rendre compte du genre de roman. Quelques fous rire. La bouffe est vraiment chouette à Fatchakulla, surtout arrosée d’une bonne bière sous une véranda…
« Oren Jake Purvis était le plus fieffé salaud du canton de Fatchakulla. Même dans sa famille, on ne l’aimait pas, ce qui n’avait rien d’étonnant. Il avait fait interner sa pauvre mère par un juge corrompu de Platt City, parce qu’il convoitait la grande maison, les champs de haricots à rames et les étangs à grenouilles. Miss Sue Ella Purvis n’était pas vraiment folle, tout au plus un peu dérangée ; elle se livrait volontiers à des conversations polies avec les araignées qui tissaient leur toile sur la véranda ou les lézards en promenade. Cette vieille crapule d’Oren Jake l’avait quand même fait mettre au placard sans le plus petit pincement d’une conscience de toute façon inexistante. […] »
(nota : le titre original est "Ralph or What’s eating the folks in Fatchakulla county" qu’on pourrait traduire par "Ralph ou qu’est ce qu’on mange les gars dans le comté de Fatchakulla", qui prend tout son sens à la fin du roman)
Editions Gallimard / Série noire - 230 pages
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