Rêver l'Antiquité, Fuir la peur

Il faut et c'est un impératif catégorique aller voir l'extraordinaire exposition sur l'Antiquité rêvée. Revée par le courant néoclassique au XVIIIè siècle et ses prolongements dans les oeuvres  de  Houdon,  Piranèse à Boullée , Fussli ou Blake et tant d'autres.

Sculptures, peintures et  plusieurs facettes des oeuvres qui expriment cette exploration de l'antiquité parfois même une forme de résistance sont une illustration superbe de la grande histoire de l'art . Au moment où l'opéra de Paris monte le Jules César de Haendel dans une mise en scène très néoclassique c'est le moment idéal.On peut se passer en revanche de l'expos de l'hôtel des Monnaies intitulée "Peur sur la Ville dont le principe est consternant : transposer la violence de conflits shootés aux quatre coins du monde dans des images paisibles de notre capitale. Comme si la manipulation historique de certaines photographies n'avait pas suscité suffisamment de contrariétés  au point d'être devenue une pratique spécialisée de dictateurs le photographe  de "Peur sur la ville" graphiste expert pour transformer une rue calme de la capitale en Beyrouh Ouest  ou les quais de la Préfecture en promenade de GI en Irak, semble ne s'être interrogé en rien sur ce qu'on nomme dans son métier de photographe reporter la déontologie. Il n'y a pas si longtemps encore j'avais des amis qui s'indignaient de l'"esthétisation excessive" des photos du grand Sébastao Salgado" ... Et c'était pourtant un photographe proche du génie.A la Monnaie, la réalité est si tordue au plaisir infantile de faire peur qu'on se demande l'âge du photographe. A quoi bon se faire des petites frayeurs retouchées alors que notre monde gerbe de violence à l'heure des catastrophes naturelles et des chutes de dictateurs arabes en dominos ?  Si vous voulez avoir des sensations fortes allez plutôt voir un film gore ou prenez le train fantôme des jouissances régressives.