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Pour Haïti

Publié le 23 février 2011 par Onarretetout

De concert avec l’ambassade d’Haïti en France, des organisations franco-haïtiennes tenaient, ce samedi 19 février 2011 à Paris (la Villette, salle Boris Vian), une journée de rencontres avec une dizaine d’Haïtiens porteurs de projets.
« Haïti : Des Initiatives - l’Haïti des initiatives locales, un Haïti porteur d’espoir - » était le thème retenu pour cette journée d’échanges à Paris. (selon l’agence en ligne AlterPresse)

Le second tour des élections présidentielle et législative est fixé au 20 mars 2011.

L'épidémie de choléra à Haïti est en recul, mais s'accompagne encore de taux de mortalité très élevés dans des régions rurales, a annoncé vendredi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Les chiffres du gouvernement haïtien montrent que 231 070 cas et 4549 décès ont été recensés depuis le début de l'épidémie en octobre. Globalement, le taux de mortalité lié à la maladie a chuté, passant de 9 pour cent à 2 pour cent, mais reste très élevé dans certaines régions rurales. (The Associated Press - CP)

pourhaiti
Ces trois informations pour accompagner ma lecture d’un recueil de textes Pour Haïti, coordonné par Suzanne Dracius. Cent trente écrivains sont réunis dans ce livre, attestant que le monde a les yeux tournés vers Haïti, que les Haïtiens sont présents dans le monde et que leurs voix se font entendre. En voici quelques extraits.

La négritude, émancipatrice des corps et des esprits, ne pouvant être une théorie républicaine de développement, allait se cantonner – le vaudou à l’appui –,  dans les humbles foyers de la campagne et de la ville, pour rester encore dignement debout face aux vents et aux marées de l’histoire. Haïti payait très cher son audace (insurrectionnelle) contemporaine de la Révolution française : un-tiers-d’île-ghetto-racial-isolé-dans-la-Caraïbe !
(…) Faites courir la tendresse du monde dans la vie dévastée des Haïtiens !
(René Depestre)

Je sais maintenant que les Africains ressuscitent tous en Haïti. Parce que, même lorsque nous aurons tout perdu – notre corps et notre âme – il y aura toujours en Haïti les vestiges de notre « africanité ».(Alain Mabanckou)

Un livre m’éblouit, Compère Général Soleil de Jacques Stephen Alexis. Cet ouvrage m’introduisit dans la complexité du réalisme social, du réalisme merveilleux, et d’un engagement politique qui n’oublie pas la poésie. (…) Je venais de rencontrer mon premier mari, Mamadou Condé. (…) Il m’entraîna dans le tumulte des indépendances africaines. A ses côtés j’approfondis les leçons que j’avais commencé de recevoir. Sékou Touré et le camp Boiro m’apprirent que se limiter à la seule couleur de la peau conduit à de dangereuses aberrations. Un leader noir [il s’agit ici d’un certain François Duvalier] peut devenir le tortionnaire de son peuple. (Maryse Condé)

Tout comme les êtres humains, les cultures changent après les grands traumatismes.(Joël Des Rosiers)

Les peuples sont comme des arbres qui fleurissent malgré la mauvaise saison… Un peuple qui a produit un Jacques Roumain ne peut pas mourir. (Jacques-Stephen Alexis, cité par Gabriel Mwènè Okoundji)

Non, la mort ne prendra pas le nom d’Haïti.(Gabriel Mwènè Okoundji)

Une fleur pousse à l’endroit où Toussaint Louverture fut emprisonné et où il est mort (Juan Gelman)

Il y a une tectonique des plaques…
Ecoutons rire les enfants de Kiskeya
(Julienne Salvat)

Il y avait aussi
Tous ces bruits de tropiques
Les lucioles ou que sais-je
Aux cris ponctuant la nuit
Comme en un concert d’ombres (…)
Il y avait des soirs et des matins de rêve
(Gary Klang)

Pour que naisse l'espoir de ton ventre meurtri. (Bruno Doucey)

Nap fout lage kwa nou
Sou zépol Granmèt
Sou zépol Papa Legba
Sou zépol Met Danbala
Zépol Larenn Ezili
Met Agwe
Ayida Wèdo
Sou zépol tout tèt sankò yo
Tout lespri sankò yo.
(Denizé Lauture)

Nous nous déchargerons de nos croix
Sur les épaules du Grand Dieu
Sur les épaules de Papa Legba
Sur les épaules de Damballa
Les épaules d’Erzulie Freda
De Maître Agoué des  eaux
Les épaules d’Ayida Wèdo
Sur les épaules des têtes sans corps
De tous les esprits sans corps.
(traduction J-R. Large et S. Dracius)

J’ai devant les yeux un tableau de Préfete Duffaut. Tu t’en souviens. C’est toi qui m’as mené vers lui. Il montre une cité imaginaire où les ponts tiennent sur un fil et traversent la vie en prenant le chemin buissonnier de l’arc-en-ciel. (Yvon Le Men)

Ces mots ne résument pas tous ceux que contient ce livre, dont les bénéfices de la vente seront reversés à l’association Bibliothèques sans Frontières, avec laquelle Mamadou Bah, haut fonctionnaire de l’ONU, travaillait avant de mourir lors du séisme du 12 janvier 2010.

Aujourd'hui, vers 11h15, 28000e visite à ce blog venant du Sud de Paris et aboutissant sur la page consacrée au livre de Maryline Desbiolles, La Scène.


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