Dans ce mouvement de printemps,
Je plonge sur un tapis de fleurs,
La tête dans des graines d'heures
Je respire des senteurs d'antan.
L'appeau du vent me réveille,
Élytres de milliers d'abeilles,
Battant à l'unisson dans mes oreilles
Odeurs musquées venues du ciel.
Dans la brume des Corbières,
A quelques centaines de mètres,
Au dessus du niveau de l'amer,
Je me mets au pied de mon être.
Je ressens le flou des vagues,
Dans des pensées en contreplongée,
Quelques nuages tournoient en zigzag,
Comme des rapaces voulant me dévorer.
J'entends mourir l'hiver,
Dans le chant de la rivière,
J'écoute le frôlement des pierres,
Dans la contrescarpe lunaire
Il fait déjà presque nuit,
Debout,sur la margelle du puits,
C'est sans un bruit,
Que je m'enfuis.