Si vous cherchez un ferronnier a Bangalore, nul besoin de s’aventurer dans de petites rues poussiéreuses et sombres.
Prenez une grande route, ITPL pour ceux qui connaissent.
Perchés sur un trottoir surélevé, sous un arbre qui les abrite des rayons du soleil, cherchez deux hommes accroupis et plongés dans leur tache.
Celui de droite est assis comme le sont beaucoup d’Indiens que l’on croise dans la rue: la jambe droite recroquevillée sert de siège et la gauche repliée de balancier pour ne pas perdre l’équilibre. Il a le regard perdu et tourne lentement et sans relâche un ventilateur à main qui ressemble à un escargot de cuivre.
De celui ci sort un tuyaux qui entre un peu plus loin dans un monticule de terre sèche au dessus duquel est posé une guirlande de fleurs orange safran. On aperçoit brièvement les braises à l’intérieur du four rougeoyer au rythme régulier des pulsations de l’air entrant.
A gauche, plus en hauteur et un peu plus confortablement assis sur un morceau de bois, le ferronnier frappe de son marteau une longue tige de métal. Il porte des vêtements plus propre que son acolyte, et parait concentré sur son labeur.
Tous deux travaillent de concert mais avec des partitions distinctes qui semblent ne jamais chercher à se rencontrer.
La scène est à l’image de la société indienne que j’ai la chance d’observer.
Même en voulant se garder de déterminer des règles (cf l’article d’hier), il est frappant d’observer que la pyramide sociale est présente partout. L’inégalité est a la base de toutes relations qu’elles soient professionnelles ou sociales et elle est contrairement aux pays européens, à la fois ostensible et ostentatoire*.
*Comme dirait Serge R., “J’entends déjà les commentaires”. Je ne sous-tends bien sur en aucune façon que les inégalités n’existent pas en Europe, juste qu’elles sont ici partout présentes et de façon beaucoup plus crue.