La cote 400

Par A_girl_from_earth

LA COTE 400

Repéré et noté chez Mélopée pour ces mots diablement tentateurs lorsque l'on est passionnée de l'univers des livres comme moi: bibliothécaire, lecteur, problématiques liées au livre, lecture éclair, grande qualité!

Lecture éclair, oui! Difficile pour moi de donner mes impressions de lecture sur ce livre tellement court peut-être qu'on a à peine l'impression d'un processus de lecture. On rentre dans un univers, celui d'une bibliothécaire, qui monologue tout le long. C'est comme se transformer plus en psychothérapeute le temps d'une séance impromptue, que de tenir un rôle de lecteur.

Court et dense, cet ouvrage donne la parole à une bibliothècaire, qui, (limite) manque de pot pour le visiteur qui devient son confident malgré lui, s'épanche sur sa vie professionnelle (procédé qui m'a fait penser à Le japon n'existe pas d'Alberto Blandes-Torrina - cette façon de n'avoir qu'un seul personnage qui parle de mille et une choses tout en s'adressant à une autre personne, et qui donne l'impression de monologue).

Ce qui fait qu'on s'intéresse à ses réflexions, c'est que 1) c'est une bibliothécaire, 2) elle parle de son milieu professionnel, donc on ressent forcément quelques affinités avec son sujet, et enfin 3) elle en parle bien, le style de l'auteure, Sophie Divry, est agréable, et par ailleurs, le discours de notre bibliothécaire est plutôt instructif, mais au final, on ne sait pas trop quoi penser de tout ça, comme si au sortir du livre on avait envie de dire, "bon ben à la séance suivante alors".

C'est qu'en réalité, notre bibliothécaire vit son quotidien comme peu épanouissant, avec son lot de frustrations diverses, et j'ai, au final, trouvé sa vie plus maussade que palpitante (palpitant que j'espérais un peu en m'attaquant à ce livre car il est bien entendu que les histoires autour des livres, c'est toujours palpitant pour un lecteur invétéré! ). La fin, en particulier, laisse quelque peu tristement dubitatif (je trouve).

Gros bonus en revanche en lisant ce livre: j'ai découvert la classification de Dewey, ce système permettant de répertorier l'ensemble du savoir humain dans les bibliothèques. Excellent! C'est vrai, en y pensant bien, que  j'ai toujours remarqué cette classification par cote, commune aux bibliothèques, mais ça n'avait jamais fait tilt dans ma tête qu'il y ait, à l'origine, une source et une logique propre à cette classification du savoir (mais je suis une vraie brêle pour certaines choses assez évidentes il faut dire...).