Quand je te vois égarée, comme en friche,
Mon coeur se déroute ainsi que péniche.
Si tu te sens molle, lourde, harassée,
Mon coeur prend le poids d’un vieux cuirassé.
Quand tu me tourmentes et récrimines,
Le vaisseau de mon coeur se voudrait brise-glace.
Quand tu éclates d’un rire serein,
Refait surface mon coeur sous-marin.
Si je te trouve alerte, gaie, coquette,
Mon coeur se mue en vive goélette.
Quand bientôt tes bras tendrement m’enserrent,
Mon coeur devient paquebot en croisière.
Lorsque enlacés nos corps ne font qu’un,
Nous voici hors-bord au coeur des embruns.
(Jean Claval)