Tron

Publié le 22 février 2011 par Flow

Tron. (réalisé par Steven Lisberger)

Le kitch ne tue pas.

1982. Sort sur les écrans un film étrange qui fait un flop. Pourtant, les années passant, il obtient le rang d’œuvre culte. Il faut pourtant séparer le film de ce qu'il est devenu à postériori pour comprendre ce culte qu'on lui voue.

Un programmeur de génie se fait voler son idée par un concurrent sans scrupules. Alors qu'il cherche à récupérer sa création il est aspiré à l'intérieur du monde virtuel et découvre un univers vivant en autarcie sous le contrôle d'un dictateur impitoyable.

Film coloré.

Tron est un film coloré. On suit les péripéties du programme éponyme et de Flynn sans s'ennuyer tant le long métrage ne connaît pas de temps morts. On a des combats de gladiateurs, des poursuites en moto, des vaisseaux... Le réalisateur tient le pari de rendre crédible la vision d'une société crée par des programmes informatiques.

Bases de réflexions.

Le film offre des ébauches de réflexion. Il se contente de lancer des idées qui ne sont jamais réellement développées. Ainsi, il propose l'étude d'un système politique dictatorial dans lequel l'individu n'est pas important car il peut être effacé comme un programme défectueux. Il doit faire preuve d'une abnégation totale envers le chef qui remplace même Dieu (les créateurs). Le film dépeint un monde déshumanisé dans lequel l'Homme n'est utile que par sa fonction qu'il doit accomplir sans réfléchir. L'image des bureaux de la compagnie, littéralement sans fin, et tous identiques vont dans ce sens. C'est osé comme idée. Comparer le monde à un réseau informatique. C'est prégnant à la fin lorsque l'on voit le tissu urbain en activité.

Un autre angle d'analyse pourrait être celui de la création. Quel est le rapport entre l'Homme et sa création. On flirte avec la conception religieuse: créer c'est se rapprocher de Dieu tout en mettant un peu de soi dans son œuvre. Et que faire lorsque celle-ci nous échappe?

Au final, les bases sont là mais c'est tout. Voilà pourquoi Tron ne peut être considéré comme une œuvre visionnaire. Tout au plus un film sympathique mais très anecdotique.

Objet de culte.

Pour quelles raisons provoque t'il, alors, une certaine fascination? Je pense que c'est malgré lui. En effet, ce film est kitch et dépassé visuellement. Les effets spéciaux, les costumes tout est gentiment ridicule. Mais c'est le premier film qui base son récit sur un monde virtuel. La puissance de la nostalgie en fait un objet de culte. Il est sympathique car il est représentatif d'une époque révolue qu'on caresse pendant quatre vingt dix minutes. On éprouve de la bienveillance à son égard ce qui le rend plus aimable qu'il ne l'est en réalité.

Au final, Tron est sympathique car il a gagné en intérêt avec le temps qui passe. Et son échec à sa sortie est assez révélateur de ce constat.

Les +:

- Kitch et nostalgie.

- Pistes de réflexion.

- On dirait Pong avec plus de couleurs.

Les -:

- Pistes de réflexion.

- Assez anecdotique en réalité.

Note: