Après avoir regardé les équipes dans le besoin, JR porte son regard sur les solutions qui s’offrent à elles.
Plusieurs équipes sont à la recherche plus ou moins active d’un quart-arrière en vue de la prochaine saison. De nombreux joueurs seront disponibles, mais ils traînent avec eux un bon nombre de points d’interrogations. Sans compter que l’inévitable lock-out change la donne et devrait favoriser les jeunes espoirs aux dépends des QB déjà dans la ligue, dont beaucoup devront attendre la résolution du conflit avant de connaître leur destination finale. On regarde ça.
Les «Blue Chips»
Quelques jeunes quarts ayant déjà connu du succès sont disponibles. Ce sont eux qui trônent au sommet des listes de plusieurs équipes, ce qui leur confère une forte valeur marchande. Le prix à payer pour les obtenir risque donc d’être élevé.
Kevin Kolb: C’est la saveur du mois chez ceux qui se cherchent un QB. Successeur annoncé de Donovan McNabb à Philly, il s’est fait ravir son poste par Michael Vick. Kolb a déjà mentionné qu’il voulait être partant l’an prochain et même si les Eagles aimeraient bien le garder comme police d’assurance, l’intérêt qu’il génère devrait leur permettre de le monnayer à fort prix. San Francisco, Miami, Arizona, Minnesota, tous vont tenter de se l’arracher et ça pourrait faire monter les enchères. En fait, il risque d’être la pièce maîtresse de tous les mouvements de QB au cours de l’entre-saison. Dépendant d’où il ira, le reste des pièces du casse-tête tomberont en place. Kolb est jeune (26 ans) et à quand même bien fait lorsque utilisé, même s’il n’a encore rien accompli de sensationnel. Son bras, précis mais pas très puissant, convient mieux dans une attaque de type West Coast, avec des courtes passes dans le flanc plutôt qu’à une attaque basée sur les longs jeux. Faudra voir ce qu’il pourra faire ailleurs que dans le système « QB friendly » de Philadelphie. J’avoue ne pas être encore tout à fait vendu à ce QB, mais plusieurs dirigeants d’équipes semblent l’être.
Kyle Orton: Son nom n’a pas trop circulé jusqu’à présent, car le nouveau régime des Broncos n’a pas encore officialisé l’inévitable début de l’ère Tim Tebow. John Elway a même déclaré au début du mois, qu’Orton, et non Tebow était le QB partant des Broncos présentement. On verra bien, mais il est clair qu’il n’y a pas de place pour les deux au Colorado. Si ce n’est pas en 2011, ce sera en 2012, mais Denver fera un choix entre les deux et il ne serait pas surprenant qu’ils mettent Orton sur le marché, pendant que celui-ci à encore une forte valeur marchande. Ça fait un bail qu’on en entend parler, mais à 28 ans, il est encore jeune et il vient de connaître deux solides saisons. La deuxième, sans Brandon Marshall, venant confirmer ses capacités. Les équipes n’obtenant pas Kolb appelleront John Elway dans ce qui deviendra probablement sa première grosse décision (outre le repêchage s’entend) à son nouveau poste.
Vince Young: Il est jeune aussi (27 ans), mais on s’éloigne de la valeur sûre. En fait, le gars est plutôt un risque majeur, qui pourrait toutefois s’avérer payant pour l’équipe qui le prendra. Ses problèmes d’attitude sont connus et Jeff Fisher se serait débarrassé de lui beaucoup plus rapidement n’eut été de la foi aveugle du proprio Bud Adams envers le jeune homme. Difficile donc, de lui remettre les rênes d’une équipe, surtout qu’il n’est pas un très pocket passer. Par contre, il demeure un quart très mobile et il gagne quand même 2 matches sur 3 lorsqu’il est partant, une statistique non négligeable pour quelqu’un qui ne joue pas dans une équipe dominante. Et malgré ses lacunes comme passeur, il a maintenu un QB rating de près de 100 l’an dernier tout en connaissant un certain succès avec son seul WR digne de ce nom, Kenny Britt. Il ne fait aucun doute que Young se trouvera du travail quelque part. Miami revient souvent dans les rumeurs…
Les vétérans reconnus
Le meilleur de leur carrière est derrière eux, mais ils peuvent quand même donner encore quelques bonnes saisons à l’équipe qui leur fera signe. Ces vétérans pourraient fort bien servir de tremplin d’une ou deux saisons à une organisation qui voudra développer tranquillement un jeune quart.
Carson Palmer : Sa demande de transaction risque de tomber dans l’oreille d’un sourd, mais sa possible disponibilité crée bien des remous, particulièrement sur la côte ouest. Une réunion avec son ancien entraîneur de USC est possible à Seattle tandis que les Niners et les Cards suivront aussi sa situation de près. Des blessures importantes au genou et à l’épaule font que Palmer n’a jamais pu remplir les promesses qu’il laissait entrevoir en début de carrière. N’empêche qu’il a malgré tout terminé 6e pour les verges accumulées et 9e pour les passes de touché lors d’une mauvaise saison 2010. Palmer amène aussi avec lui des qualités de leadership reconnues et une certaine habileté à gérer les fins de matchs. Même s’il n’a pu répéter ses exploits en 2010, il ne faut pas oublier qu’il a orchestré 5 poussées gagnantes sur sa dernière série offensive pour les Bengals en 2009. Par contre, il n’a toujours pas gagné en séries et il commet plusieurs erreurs coûteuses, comme en font foi ses 20 interceptions (3e pire dans la ligue en 2010). De plus, Cincinnati ne voulant pas l’échanger, l’équipe qui désirera l’obtenir risque de devoir donner beaucoup en retour, tout en ayant suffisamment d’espace sous le plafond salarial pour absorber son mirobolant contrat.
Donovan McNabb : Lui, il n’y a pas d’ambiguïté, il jouera ailleurs qu’à Washington l’an prochain. Son passage dans la capitale américaine fut un désastre et ses détracteurs pensent qu’il est au bout du rouleau. C’est vrai qu’on est loin du Pro Bowler qu’il était à Philadelphie, McNabb lançant plus d’interceptions (15) que de passes de touché (14) pour la première fois de sa carrière la saison dernière. Par contre, il sera sans contrat, donc il ne devrait pas coûter trop cher à embaucher (de toute façon, il ne peut pas se permettre d’être trop gourmand) et serait un candidat idéal pour faire le pont pendant une ou deux saisons le temps de développer un prospect. L’Arizona, où il réside, serait une option, tout comme Seattle qui a tenté de faire son acquisition l’an dernier.
Matt Hasselbeck : En voici un qui risque de faire quelques millions de plus en raison de sa performance en séries. Toute la saison, les Seahawks ont souffert du manque de constance à la position de quart-arrière et il semblait que la carrière d’Hasselbeck dans le nord-ouest des USA tirait à sa fin. Puis, après la victoire contre les Saints, Pete Carroll a laissé entendre que remettre sous contrat le vétéran agent libre était une priorité pour son organisation. On le souhaite pour le QB au cheveu absent, sinon il pourrait devoir attendre au tout début de la saison qu’une équipe désespérée lui fasse signe. Hasselbeck peut dépanner à court terme, mais il commence à manquer d’essence dans le réservoir…
Les jeunes qui rêvent d’avoir leur chance
Ils sont dans la ligue, mais coincés derrière un # 1 reconnu. Ils croient encore avoir ce qui faut pour être partant, et l’équipe qui ira en chercher un sera au moins prête à lui accorder une chance honnête de mériter le poste de partant.
Matt Flynn : On n’a jamais deux chances de réussir sa première impression. Flynn l’a compris et n’a pas manqué son coup un dimanche soir de décembre face aux Patriots. Depuis, son étoile brille de plus en plus fort sur la planète NFL et le substitut des Packers intéresse plusieurs équipes qui ne sont pas prêtes à payer le gros prix pour Kevin Kolb. Les Titans et les Dolphins, entre autres, l’aiment bien. C’est beaucoup d’excitation pour un gars qui n’a qu’un seul départ en carrière, mais quand le buzz part sur quelqu’un ou quelque chose… De toute façon, au Wisconsin, Flynn est condamné à un rôle de soutien derrière Aaron Rodgers. Green Bay trouverait donc aussi son compte en l’échangeant, possiblement contre un choix de repêchage. Seul bémol, les Packers doivent être prudents, Aaron Rodgers a subi sa part de commotions cérébrales l’an passé. S’ils échangent Flynn, ils doivent le remplacer par quelqu’un de compétent.
-Plusieurs autres jeunes se sont brièvement révélés durant la saison et espèrent encore qu’un coach quelque part soit prêt à leur laisser une chance. Caleb Hanie à Chicago n’a pas mal paru en un quart de jeu en séries. Troy Smith ne sera pas de retour à San Francisco, mais espère avoir impressionné quelques équipes tandis que Brady Quinn perd son temps à Denver, même s’il a connu quelques bons matchs à Cleveland en 2009. Matt Leinart est dans la même situation à Houston. Dépendant de ce que feront leurs équipes, des jeunes comme Josh Skelton (Arizona), Max Hall (Arizona), Charlie Whitehurst (Seattle) ou Drew Stanton (Détroit) pourraient aussi être disponibles.
Les vétérans réservistes
Eux connaissent leurs rôles et contrairement à leur jeunes confrères sont bien heureux de jouer les second violons tout en étant prêts à dépanner au besoin.
Jon Kitna : Celui qui sera âgé de 39 ans en septembre prochain roule sa bosse depuis 1997 et sa tenue en relève à Tony Romo lui a probablement assuré un autre 2-3 ans sur les lignes de côtés. Après 2 matchs chaotiques, il a retrouvé ses moyens et a mené convenablement l’attaque des Cowboys, lançant 2 fois plus de TD que d’interceptions (12-6), tout un maintenant un QB rating de près de 100 à ses 7 derniers matchs. C’est aussi un excellent leader et professeur qui a pris Carson Palmer sous son aile lorsqu’il était une recrue à Cincinnati. Je le verrais bien tenir un rôle semblable dans un endroit comme Détroit ou la Caroline, mais il faudra d’abord le sortir de Dallas là où il est encore sous contrat pour 3 ans.
Les autres : Jake Delhomme devrait être libéré durant la saison morte et même si on ne voit pas comment lui (ou l’éternel Chad Pennington) pourront se retrouver du boulot, il y a fort à parier qu’ils le feront quand même! Idem pour un des doyens du circuit Kerry Collins qui peut servir de mentor à une jeune recrue et de police d’assurance à la fois. Dépendant de ce que leurs formations actuelles décideront, de jeunes vétérans comme Chad Henne ou Jason Campbell pourraient attirer l’attention s’ils deviennent disponibles, tandis que les anciens premiers choix comme Kyle Boller ou David Carr devraient trouver un clipboard à tenir quelque part. Dans la catégorie des « long shots », après une année à sécher, il sera intéressant voir si une équipe sera prête(ou assez folle) pour accorder une dernière chance à JaMarcus Russell. Tant qu’on n’essaie pas de ramener Vinny Testaverde, ça devrait être correct!
Le repêchage
La classe de 2011 ne compte pas de « can’t miss » avec la décision d’Andrew Luck de jouer à Stanford une autre année, mais elle compte sur plusieurs bons prospects qui feront réfléchir les équipes à la recherche d’un QB. Comme toujours, il faudra attendre le Combine et les divers Pro Days de ces jeunes avant de fixer un classement qui se tienne, mais disons que les noms de Blaine Gabbert, Jake Locker, Ryan Mallet et de l’inévitable Cam Newton devraient dominer les discussions. En cliquant sur le nom de ces joueurs, vous aurez accès aux profils de l’ami Wallette à leur sujet.
Ça complète pour ce tour d’horizon sur la situation des quarts-arrières. N’hésitez pas à faire vos prédictions sur qui ira où, mais j’ai bien peur qu’il faudra être patient avant d’obtenir un portrait global de la situation. Maudit lock-out!