Le contrat de saisonnier

Selon les estimations, entre 1,5 et 2 millions de contrats de saisonniers sont signés chaque année en France, dont près de la moitié dans l'agriculture et environ 250 000 dans le secteur du tourisme. Travailleurs ponctuels, professionnels de la restauration, pluriactifs qui passent l'hiver à la montagne et l'été sur les plages, les saisonniers jouissent d'un statut un peu particulier. Petit rappel de ce qu'ils doivent trouver dans un contrat de travail en bonne et due forme avant d'y apposer leur signature.

Les droits des saisonniers

Le contrat de saisonnier ressemble à un CDD (1 mois minimum, 9 mois maximum) à la différence qu'il n'accorde pas la prime de précarité de 10% à la fin de l'embauche. Dans un secteur où le travail au noir concernerait 20% des salariés, il est important de rappeler ce que les saisonniers sont en droit d'exiger. Contrairement aux idées reçues, il est possible de travailler l'été à partir de 14 ans. Mais sous certaines conditions, bien entendu...

La durée de travail comme dans tout contrat est fixée à 35 heures ; aménageable, elle ne doit pas franchir 10 heures par jour ou 48 heures hebdomadaires. Les saisonniers ont droit à 20 minutes de pause toutes les 6 heures et à un jour de repos par semaine.

Le contrat doit vous être remis dans les deux jours suivant l'embauche et mentionner : la date de début et si possible de fin d'activité, la durée de la période d'essai (qui ne doit pas dépasser un jour par semaine de travail), l'intitulé du poste, le salaire, la caisse de retraite complémentaire et l'organisme de prévoyance affiliés.

Rémunération

Le salaire du saisonnier varie selon l'âge du salarié. Pour les plus de 18 ans, le minimum légal est fixé sur le smic horaire (8,86 euros brut). Les travailleurs entre 17 et 18 ans toucheront 10% de moins (8 euros brut), les moins de 17 ans, seulement 80% du smic (7 euros brut).

Les heures supplémentaires sont monnaie courante chez les saisonniers, elles donnent droit à une majoration que les patrons oublient souvent de payer en profitant du manque d'expérience de leurs employés (dans le tourisme près de 70% des saisonniers ont entre 18 et 25 ans). Limitées à 40 heures par trimestres, les 8 premières heures sup' rapportent 25% de plus, 50% pour les suivantes, et elles peuvent aussi être transformées en temps de repos compensatoire.

Alors, si vous voulez passer un été à la terrasse d'un café (fainéants, s'abstenir) ou un hiver au rayon chaussures d'un magasin de location de ski, armez-vous de courage, enfilez votre plus beau sourire et ouvrez grands vos yeux sur votre contrat ! A noter : pour espérer être pris en montagne, envoyez vos cv dès le mois d'octobre, pour la plage, en février, et si vous en avez la possibilité, déplacez-vous sur les stations où vous souhaitez travailler !