Avec la cathédrale, le Gros-Horloge est sans doute le monument dont les rouennais sont le plus fier. Vestige de l'âge d'or de la ville durant le moyen âge, le "Gros" et son beffroi ont pourtant subi de nombreuses modifications au fil des siècles. Et nombre d'autochtones passent devant tous les jours sans même se soucier de son histoire...
Pour comprendre l'histoire du Gros-Horloge, il faut connaitre celle de la tour qui lui est ajointe, celle que tout le monde nomme le Beffroi. Dès le moyen âge, lorsque Rouen acquit les libertés communales, une tour fut érigée. Mais suite à la révolte de la Harelle en 1382, elle fût rasée par Charles VI, et les rouennais perdirent leur liberté. Pour retrouver leur fierté, les bourgeois de la ville décidèrent de construire une horloge à l'emplacement de cette tour. Sept ans après la destruction, sans que le roi ne puisse s'y opposer, les travaux commencèrent. Mais pour assoir la construction, il fallait également construire une... tour ! Et voilà comment, avec un habile subterfuge, les rouennais récupéraient, par un décret de septembre 1389, leur beffroi. Un véritable pied de nez au pouvoir royal. Les travaux de l'horloge et de sa tour durèrent près de neuf ans, faute de financement. L'horloge se contentait à l'origine de sonner les heures. En 1410, on ajouta deux cadrans au dessus de la porte Massacre et on remonta la Rouvel, la cloche qui avait sonné la révolte en 1449. Au XVIème siècle, on détruisit la porte pour la remplacer par une arcade style renaissance, et on remplaça les deux cadrans par les actuels. En 1711, les charpentes de la tour commencent à se fissurer, et on décide alors de la remplacer par une dôme circulaire surmonté d'une lanterne. En 1928, le mécanisme du Gros-Horloge est remplacé par un système électrique. Depuis 2007, un musée retrace l'histoire du monument.
« L'univers m'embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger. » Voltaire.