Une fois par an,
le jour anniversaire de la création du blog, je m'impose de faire le point sur le passé et sur les objectifs qui me tiennent à cœur. Le bilan du
13 février 2009 était prémonitoire. Beaucoup de rêves ont pu être réalisés. Le point du
13 février 2010 demeure assez juste, à ceci près que la fréquentation a doublé. C'est un commentaire d'une lectrice qui m'a donné cette fois-ci le point de départ.
Marie-Claire, tu lis beaucoup et avec bonheur (dans ton lit tôt le matin), tu fais des commentaires extraordinaires de concision, subtilité, empathie ou coup de griffe. Quand tu lis, prends-tu des notes au fur et à mesure, ou enregistres-tu tes réactions sur le vif, mets-tu des marque-pages ? Bref comment procèdes-tu pour nous "pondre" de pareilles analyses. Et que fais-tu pour les films et pièces de théâtre ? Joëlle M.
L'envie me prend de faire une réponse à la
Fernand Raynaud en disant :
je fais comme je peux. Le plus difficile est sans doute de vivre "doublement". Une partie de moi reste lectrice-spectatrice-dégustatrice ordinaire, et c'est ce qui me permet de conserver un vrai plaisir à lire, aller au théâtre, gouter des plats nouveaux. Une autre enregistre des impressions, des sensations, pour les retranscrire ensuite en mots dans les articles.
Tous les moyens sont bons. Je prends effectivement beaucoup de notes, griffonnées dans l'idéal dans un gros carnet que j'emmène partout. Cela permet de ne rien perdre, mais c'est un peu volumineux. Pour les livres je glisse des marque-pages au fur et à mesure. J'écris la critique à la fin en revenant sur chacune des pages qui ont été ainsi pointées. Au cinéma et au théâtre j'écris aussi, dans le noir, et parfois je ne parviens pas à me relire ... Les idées me viennent également pendant que je roule à vélo et le challenge est de les conserver à l'arrivée.
Je mets souvent les bouchées double, voire triple, en publiant plusieurs articles en une journée et me libérer du temps les jours suivants. J'ai créé le blog pour m'exercer à l'écriture dans la perspective d'écrire un roman. Si je comptabilise toutes mes contributions
(car j'écris aussi sur d'autres supports) cela représente plus d'un billet par jour et donc un volume largement supérieur à celui d'un livre, que je n'aurai jamais le temps à ce rythme là de concrétiser.
Je ne suis pas devenue une machine. Mes moissons de notes ne sont pas systématiquement utilisables telle que. Il faut parfois laisser "décanter". Ce serait ridicule d'écrire pour écrire. L'intérêt, me semble-t-il, est de faire des liens entre plusieurs univers, de prendre un peu de distance, d'interroger l'actualité, même culturelle, et surtout de toujours conserver intacte ma curiosité et mon désir de partager ce qui est de qualité.
Je n'ai d'ailleurs pas assez de place, même sur mon blog personnel, pour publier tous les articles que je souhaiterais.
Il y a donc des sujets qui "tombent à la trappe" et je suis parfois triste de n'avoir pas eu la réactivité suffisante pour parler assez vite de telle ou telle pièce, film, expo ou manifestation.
J'ai choisi d'illustrer ce billet avec des photos faisant allusion à quelques-uns de ces loupés. Je ne suis pas toujours seule responsable. Vous n'imaginez pas le nombre d'attachés de presse qui promettent d'envoyer des photos qui n'arrivent jamais.
Certains jours de lassitude je vais jusqu'à me demander pourquoi est-ce que je fais tout cela ... pensant qu'il conviendrait peut-être de resserrer le rubricage. Il suffit d'un commentaire ou d'un courriel
(plus nombreux) pour réactiver mes envies.
J'essaie de conserver ma spontanéité. Je limite les influences et choisis mes sujets. Je reçois beaucoup de communiqués de presse qui, s'ils m'informent, ne conditionnent guère mes choix. Et je me retiens de publier des coups de griffe qui laisseraient des marques indélébiles.
Je ne regarde pas quotidiennement les statistiques de fréquentation. Je les ai consultées avant d'écrire ce bilan et j'ai été surprise de constater que les articles les plus lus étaient aussi ceux qui m'avaient donné le plus de travail.
Ce sont les visites d'exposition et les portraits, de même que les critiques de restaurant. Probablement parce que ce genre de billet est assez rare sur Internet. Comme quoi il existe un lectorat qui apprécie les compte-rendus construits et documentés.
Je continue à refuser les insertions publicitaires parce que je tiens d'une part à conserver mon entière liberté et celles de mes lecteurs. Il y a un certain aspect "militant" à écrire sur un sujet en particulier que je ne veux pas sacrifier.
J'ai ajouté en fin de page un lien automatique vers les billets qui ont été les plus lus au cours des trente derniers jours. Certains ont plus de deux ans. Je n'avais pas anticipé une telle permanence qui désormais me donne des responsabilités.
A l'année prochaine ... si tout va bien !