Reforestation : comment planter sa graine ?

Publié le 22 février 2011 par Bioaddict @bioaddict
Puisque c'est dans l'ère du temps, faisons le point sur les possibilités qui s'offrent à nous de contribuer à la reforestation. La plantation d'un arbre est-elle seulement symbolique ? Peut-on parrainer une forêt ? Quels projets de reforestation choisir ? Voici quelques tuyaux.

Dans le contexte favorable de l'année internationale des forêts, pourquoi ne pas faire une bonne action pour compenser notre bilan carbone ? La déforestation est un fléau mondial qui nous concerne tous. Depuis les débuts de l'agriculture, plus de la moitié des forêts originelles ont été détruites. 13 millions d'hectares disparaissent ainsi tous les ans, ce qui correspond à un quart de la surface de la France.

Greenpeace, WWF et l'ensemble des ONG internationales exhortent les Etats à prendre leurs responsabilités en luttant contre les vecteurs de la déforestation. Leurs recommandations: durcir la règlementation et mettre en place des mécanismes financiers transnational permettant la compensation de la déforestation. Quant aux consommateurs ils doivent être davantage sensibilisés au label FSC. Ce label international garantit la préservation des ressources naturelles, le respect des droits des peuples indigènes et des salariés de l'industrie du bois.

Les efforts en cours en matière de plantations sur terrain libre et de reboisement ont contribué à freiner la perte nette en zones forestières sur le plan mondial. A l'échelle de l'entreprise, la reforestation rentre dans le cadre de la compensation volontaire de ses émissions de gaz à effets de serre, dits aussi " crédits carbone ".

Mais tout un chacun peut participer à cet élan. Un large panel de projets en appelle à la générosité de bénévoles ou donateurs, allant du parrainage d'un arbre depuis son PC à la participation active à un chantier de reforestation.

Parmi les gros projets on peut citer la campagne Plantons pour la planète, initiée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) en 2006 ou l'entreprise Kinomé spécialisée dans la revalorisation durable des forêts, via son programme Trees & Life. Le site reforestaction.com, très concret, permet pour 1,5 euros de planter l'espèce de son choix-parmi une liste d'espèces en voie de disparition- via une plateforme interactive qui nous fait tout comprendre du fonctionnement du village sénégalais qui en bénéficiera. Et pour voir son arbre grandir, rendez-vous sur le site coeurdeforet.com qui fournit ses coordonnées GPS, au Cameroun ou à Madagascar. En se procurant leur kit de reboisement, on plante un arbre, mais on participe aussi à la mise en place d'un jardin botanique, à la formation des communautés locales dans la préservation de la biodiversité et à la mise en oeuvre d'un four solaire.

Enfin, si vous préférez l'action concrète et palpable, partez en chantier international. A pas de loups ou Project abroad proposent de participer à la reforestation de forêts sud-américaines ou africaines.

On trouve un annuaire détaillé par pays de tous ces projets sur la page Des Forêts des hommes de la fondation Good Planet.

Pour voir ces projets : http://www.goodplanet.org/forets/agir-pour-la-foret.html

Sur le site de l'Ademe compensationco2.fr, vous pourrez consulter la liste des opérateurs ayant signé une charte de bonne pratique. Cela vous assure entre autre la certification du projet dans le cadre du Protocole de Kyoto (MDP et MOC), les garanties les plus abouties en termes de suivi et d'unicité des unités carbone. Les critères pris en compte sont également la transparence de l'information diffusée et des modes de gouvernance participatifs.

Avant de s'engager dans ces actions, qui comportent toutes un coût, gardez à l'esprit qu'il est difficile de compenser précisément son bilan carbone par l'entremise d'un de ces projets. En effet, il faut souvent attendre au moins 10 années de croissance des arbres avant que l'action de reforestation ne génère des crédits carbone. De plus, avec les arbres, on n'est pas toujours sûr que le carbone reste stocké durablement. On n'est jamais à l'abri d'un incendie ou de la mort prématuré de l'arbre ! Enfin, il est difficile d'évaluer précisément le stockage en carbone d'une forêt. Les spécialistes parviennent à peu près à estimer combien un arbre d'une espèce et d'une taille donné peut stocker de carbone. Mais en raison des interactions entre les espèces et des facteurs climatiques et géologiques, il est plus difficile d'évaluer l'arbre inséré dans un écosystème.

Afin d'être sûr du projet que vous choisissez de financer, assurez vous qu'il respecte les espèces indigènes locales. Le souci de respecter la structure originelle de la forêt, essentiel, est le point faible de nombreux projets de reforestation. Les forêts replantées ne doivent pas être des forêts mortes, rangées d'arbres vides et austères qui n'accueillent aucune biodiversité. Faute d'adéquation avec l'écosystème local ; cette situation a déjà été observée avec la plantation d'eucalyptus ou autres espèces inadaptées au milieu et très consommatrices en eau.

Enfin, il est évident que ces projets de reforestation doivent inclure les populations locales afin de permettre la sensibilisation des habitants et d'aboutir à une gestion communautaire des forêts.

Alicia Munoz

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