Méchant populisme

Publié le 22 février 2011 par Copeau @Contrepoints

Une lettre d’information interne de la commission européenne révèle ce que pense le président José Manuel Barroso des critique sur la paie et les avantages dont jouissent ceux qui travaillent pour l’Union Européenne.

Dans ce qui ressemble à une réponse directe à des révélations selon lesquelles 2.000 officiels de l’UE, qui gagnent entre € 124.000 et € 185.000 par an, ont aussi droit à trois mois de congés payés, le Presidente Barroso a déclaré :

« La fonction publique de l’UE est souvent attaquée pour ses ‘privilèges’, alors que ça n’est pas du tout le cas, et je me battrai toujours contre ça.« 

Ajoutant « qu’il ne peut pas accepter le populisme contre la fonction publique de l’UE », il a rendu hommage aux officiels européens, les décrivant comme « grand atout pour l’Europe« .

Bon d’accord, des officiels de l’UE peuvent faire un bon travail, mais s’il vous plaît ! Il ne se passe pas une semaine sans que les médias dans toute l’Europe se lamentent sur les divers modes excessifs de rémunération des officiels en question pour leur travail. À écouter Barroso, on pourrait en arriver à croire que c’est juste un cas de lynchage journalistique contre Bruxelles (malgré le fait que la commission dépense € 8 millions par an pour amuser, former, et ‘informer’ les journalistes. Où va le monde quand on ne peut même plus acheter une couverture médiatique décente ?)

Rien qu’aujourd’hui, le quotidien Danois Politiken nous informe qu’en moyenne, les salaires dans l’ensemble de l’Europe ont baissé de 5% depuis 2008, alors que dans le même temps, les officiels de l’UE Ont vu les leurs augmenter de 5%. Un officiel sur 5 y gagne environ € 135.000 par an, ou plus, ce qui nous semble haut, même à nous qui ne sommes pas de grands fans. Entre 1.100 et 1.600 d’entre eux gagnent plus que le premier ministre Danois.

Ce serait étrange si les médias n’informaient pas là dessus.

Barroso devrait se dégourdir les jambes et déambuler un peu dans les couloirs de la Commission au Berlaymont, et tailler le bout de gras avec son collègue le commissaire au budget Janusz Lewandowski, qui, lui, comprend le besoin de couper au moins une partie des dépenses des institutions européennes.

Repris du blog d’Open Europe avec l’aimable autorisation de ses responsables.

Et maintenant, à qui le tour ?