Pour officialiser la transition démocratique tunisienne, le Quai d’Orsay a nommé un nouvel ambassadeur en Tunisie : Boris Boillon. Autoproclamé « Sarko Boy », un genre de suppôt de Sarkozy je présume, le premier représentant de l’État en Tunisie a déclenché une vivre polémique quant à sa gouaille insultante…De la diplomatie à la sarkozy, pure jus, en vidéo et en slip !
Le centre du problème réside dans la manière dont Boris Boillons a répondu à une série de questions concernant l’affaire du voyage de Michèle Alliot-Marie financé par des deniers tunisiens, agrémenté des contrats conclus entre des proches de Ben Ali et les parents de la ministre de l’intérieur. A cela se rajoute une série de mensonges de la part de la ministre : Aziz Miledqu’elle aurait « croisé par hasard » (bon parfois, le hasard fait bien les choses quand même) et qui serait un « homme extrêmement respecté dans son pays », etc. Idem pour l’offre gracieuse, proposée en séance à l’Assemblée histoire d’officialiser la chose, de « coopération » en matière de « savoir-faire de nos forces de sécurité » pour « permettre de régler des situations sécuritaires de ce type. »
Etonnant donc que lors de la conférence de presse du 17 février, symbolisant l’investiture du nouvel ambassadeur, les journalistes aient voulu savoir quelle était la position officielle de l’État sur ces évènements à cheval sur le régime de Ben Ali et la transition démocratique. Mais, pour Boris Boillon, les questions sur Michèle Alliot-Marie sont des « trucs débile »…on aurait pu y voir des questions légitimes sur l’orientation politique français en Tunisie, sur l’incidence que les rapports entretenus entre Ben Ali et le gouvernement français auraient dans la formation d’un nouveau gouvernement en Tunisie…mais non, ce sont des « trucs débiles ».
N’est pas « Sarko Boy » qui veut
Le « Sarko Boy » comme il aime à s’appeler, suivant les habitudes de son mentor, ne se laisse pas impressionner…loin de là comme nous le montre sa réaction à l'affaire Michèle Alliot-Marie! L’agressivité verbale de Président de la République s’y retrouve tout autant que l’art de s’embourber au moindre faux pas :
« Michèle Alliot-Marie […] vous croyez que j’ai des commentaire à faire ? Moi je ne suis pas au courant. Pourquoi vous me parlez de ça ? C’est lamentable, c’est nul ! Donc n’essayez pas de me faire tomber sur des trucs débiles ! Franchement, franchement, vous croyez que j’ai ne niveau là ? Vous croyez que moi je suis dans la petite phrase débile ? Moi je sui là pour exposer une philosophie. Moi je suis pour le contrat de confiance entre nous. »
On croirait entendre feu le duo comique/absurde Dominique Payet et Françis Lefebvre lorsqu’il s’agit d’éluder des questions embarrassantes et la hargne de Nicolas Sarkozy quant on ose lui tenir tête. C’est marrant, chez ces hommes politiques sarkozystes, cette manie de faire des phrases insultantes quand on se sent acculé ! Mais il tient quand même à nous « ouvrir son cœur, à nous ouvrir [ses] livres » (le coup des livres j’ai pas entièrement compris…et vous ?). Nommé en Tunisie « faciliter les échanges », comme Boris Boillon l’affirme au début des l’entretien, la tâche n’est pas mince surtout lorsqu’on prend comme modèle Nicolas Sarkozy, l’herzatse du compromis, le weight watcher de l’écoute sincère et compatissante !
La rhétorique est également présente : pâle copie des envolées lyriques de notre Président de la République, Boillon veut nous « exposer la philosophie » qu’il résumé par un slogan commercial on-ne-peut plus chose des Sarkozy : « le contrat de confiance » de Darty! Cette « philosophie » qu’il tient tellement à nous exposer se résume à un adage bien connu : « prend garde à toi si tu me chies dans les bottes ». Tout y passe : « fluidifier la circulation entre nos deux pays [la Tunisie et la France] » mais « c’est pas des allègements » dans la procédure d’obtention des visas car il s’agit « juste de faire en sorte que les choses de fluidifient ». Pendant un instant les journalistes en cru que la politique d’immigration française allait s’assouplir…faut pas rêver, il est quand même le « Sarko Boy ». C’est là qu’il embraye sur…le tourisme ! Ah, en fait il s’agissait de faciliter les échanges touristiques… pas étonnant qu’on retombe sur MAM après !
Tout comme le « original Sarko », le « Sarko boy » est un fan à part entière du Président. Lui aussi il pose en maillot de bain et s’affiche sur la place publique. Bon, certes il y a une légère différence de carrure, de taille, de poids et de style de maillot de bain, mais on a dit qu’on ne parlait pas du physique (on pourrait jouer au jeu des 7 erreurs). Là ou le Sarko avait recours à Photoshop pour gommer ses bourrelets, le « Sarko Boy » semble, à preuve du contraire, ne pas en avoir besoin.
Il est juste étonnant, effarant voire déprimant de constater que des hauts responsable politiques s’affichent d’eux même en slip, abdos contractés et regard à la George Clooney sur les réseaux sociaux. On dirait à s’en méprendre une annonce Meetic. Je ne sais pas pour vous, mais je perdrais en capital crédibilité auprès de mon employeur si mes photos de vacances tombaient dans le domaine public. C’est à croire que la politique étrangère française de Nicolas Sarkozy auprès de la Tunisie n’est pas une affaire sérieuse.
Faut pas s’étonner si après tant de mépris et de prétention, la « philosophie » du « contrat de confiance » suscite des manifestations !