Europe - Ligue Des Champions - Mardi 22 Février 2011
Lyon retrouve mardi à Gerland en 8e de finale aller de la Ligue des champions le Real Madrid, un adversaire qui lui réussit et qu'il avait éliminé l'an dernier au même stade de l'épreuve, avec l'objectif de résister à la volonté de revanche des Espagnols pour rééditer l'exploit.
Lors du tirage au sort en décembre, l'entraîneur du Real José Mourinho avait parlé de Lyon comme d'un "cadeau empoisonné" et d'un "rival compliqué", et ce n'était pas simplement par politesse. Qu'est-ce qui peut bien faire si peur au grand Real ?
C'est que le club madrilène, tout grand d'Europe qu'il soit, semble avoir trouvé avec Lyon sa bête noire. Depuis 2005, les deux clubs se sont retrouvés trois fois en Ligue des champions et Lyon n'a jamais perdu, s'imposant trois fois à Gerland et revenant trois fois de Santiago Bernabeu avec un nul.
Lyon l'a déjà fait, mais peut-il le refaire ?
Sa tâche sera compliquée par l'absence de Lisandro, qui s'est blessé jeudi. L'Argentin n'a pas d'équivalent dans l'effectif de Claude Puel et malgré sa saison moyenne, l'OL n'est pas tout à fait la même équipe sans lui.
Pour le remplacer, le technicien lyonnais devrait faire appel à Delgado. Très bon lors des deux confrontations contre le Real la saison dernière, l'autre Argentin de l'OL a très peu joué cette saison et pourrait cependant manquer de rythme. Briand, auteur vendredi d'une bicyclette "à la Rooney" est un autre choix possible.
Les Lyonnais pourront en tous cas s'appuyer sur deux succès probants, à Saint-Etienne (4-1) et contre Nancy (4-0), même si, comme le rappelait Puel vendredi, "la Ligue des champions, c'est autre chose".
Car après une première partie de saison compliquée et une qualification laborieuse pour le printemps européen, l'OL va mieux (4e), dans le sillage d'un Gourcuff en progrès. Il pourra aussi faire valoir un petit supplément de fraîcheur, puisqu'il a eu un jour de récupération de plus que son adversaire, vainqueur de Levante samedi (2-0).
C'est tout pour les motifs d'espoir.
Car si Casillas avait dû présenter ses excuses aux supporteurs après l'élimination l'an dernier, c'est bien que le Real avait beaucoup à se faire pardonner: voilà en effet six saisons que les Merengues s'arrêtent en 8e de finale de la Ligue des champions.
Est-il possible d'imaginer que ce niveau de la compétition se révèle pour la 7e fois d'affilée un infranchissable plafond pour le géant aux neuf C1 ?
C'est justement pour mettre un terme à cette embarrassante habitude que le président madrilène Florentino Perez est allé chercher l'été dernier Mourinho à l'Inter Milan, où il venait de gagner sa deuxième C1 après celle de 2004 avec Porto.
"Mou" rêve d'un troisième sacre avec un troisième club différent -du jamais-vu- et prend cette confrontation avec Lyon suffisamment au sérieux pour être venu en personne superviser l'OL il y a 10 jours à Saint-Etienne.
"L'entraîneur a beaucoup d'expérience et sait comment gagner", a affirmé lundi Cristiano Ronaldo.
Déjà ridiculisé par le Barça lors du clasico (5-0), Mourinho sait surtout qu'il n'a pas le droit à l'erreur en C1. Une élimination et le "Special One" aurait soudain l'air très ordinaire.
Mardi, il comptera prioritairement sur Ronaldo, incontournable buteur du Real avec 24 buts en championnat et 4 en C1.
Comme l'an dernier, Benzema, pourtant en forme, devrait quant à lui débuter sur le banc pour ce nouveau retour à Gerland et laisser le rôle d'avant-centre à Adebayor. Le Français espère pourtant peser plus que l'an dernier, quand il avait dû se contenter de 25 minutes à l'aller avant de déclarer forfait pour le retour.
© 2011 AFP
Auteur : Par Stanislas TOUCHOT - LYON (AFP)
Crédit : © AFP/Archives - Pierre-Philippe Marcou