Enfin, on passe aux choses sérieuses, et c'est peu de le dire. Ce premier entretien a pour but principal de faire connaissance. Ma conseillère a besoin de comprendre pourquoi je suis là et ce que j'attends d'elle.
Nous faisons un tour de mon parcours professionnel, elle essaye de comprendre ce qui a pu me bloquer par moments.
En fonction de mes diplômes, elle me lance parfois des propositions de métier, me demande si je pourrais les exercer. Je suis un peu perdue car je ne comprends pas où elle veut en venir : comment pourrais-je envisager un métier où un Bac+5 est nécessaire alors que je n'ai que Bac+2, et qui plus est, dans un secteur sinistré? Je suis sceptique.
Nous évoquons ensuite mes prétentions salariales et là, j'avoue, je tombe de haut. Non seulement il semblerait que je sois déjà plutôt pas mal payée (admettons, mais j'habite une grande ville et la collègue qui a le même statut que moi et qui habite dans la Creuse a le même salaire, c'est normal, ça?), comme en plus je suis beaucoup trop exigeante au niveau de ma rémunération.
Exiger 2000 euros net avec un BAC+4 ou BAC+5 et 10 ans d'expérience semble illusoire. Ah bon. dans ce cas, je peux aussi bien aller élever des chèvres dans la Drôme. Ou faire plein d'enfants et vivre des allocations familiales. Je préfère ne pas m'arrêter à cela, si je dis que je peux le faire, c'est que je peux le faire (méthode Coué).
Je repars un peu désabusée et avec trois tonnes de devoirs : faire un test sur mes intérêts, établir mon parcours de vie, déterminer mes motivations, décrire mes trois dernières expériences professionnelles, rédiger une réalisation.
Au boulot!