Marc Lièvremont a livré son verdict. 4 changements dans l’équipe qui va aller défier l’Angleterre à Twickenham. Des choix qui s’imposaient ? Essayons d’y voir clair.
Une ligne de trois-quarts qui navigue à vue :
La grande surprise est l’absence de l’ »indispensable » Damien Traille du 15 de départ. Encore une fois, Marc Lièvremont se déjuge d’une semaine sur l’autre. Son choix est le résultat d’une double logique. D’un côté, Damien Traille n’a pas donné satisfaction au centre, il semblait perdu sur le terrain, ce qui peut s’expliquer par les changements incessants de poste que lui impose le sélectionneur, alors que Yannick Jauzion a effectué une rentrée rassurante, notamment en défense. Marc Lièvremont a voulu se rassurer défensivement au milieu du terrain. De l’autre, Damien Traille pouvait retourner à l’arrière. Mais je suppose que la vitesse du triangle anglais Ashton – Foden- Cueto fait peur et que le sélectionneur Français a voulu former un trio équivalent en faisant rentrer Vincent Clerc sur l’aile. Damien Traille ne pouvant rivaliser sur la vitesse pure, il ne pouvait, dans ce schéma prétendre au poste d’arrière.
Autre changement marquant, le remplacement de Morgan Parra par Dimitri Yachvili. C’est vrai que l’intelligence de jeu du Biarrot peut être précieuse et que son opportunisme peut donner l’occasion de marquer et, pourquoi pas, de prendre le score. Mais est-ce que celui-ci peut être un accélérateur de jeu ? Difficile de croire qu’il peut être celui qui va donner un coup de fouet à l’animation offensive française. Du coup, Marc Lièvremont donne l’impression de gérer au match le match sans avoir de vision d’ensemble et travail de finalisation en vue de la Coupe du Monde.
Cette composition d’équipe confirme la tendance selon laquelle Marc Lièvremont n’a pas de réelle stratégie pour aller jusqu’à la Coupe du Monde. Contrairement à ce qu’il dit, il semble encore possible pour un trois-quart français qui ne serait pas dans le groupe des 30 de départ de Tournoi de trouver sa place dans le squad qui sera choisi pour l’épreuve de septembre. Peut-être pas Bastareaud ou Fritz, mais pour les autres, les Malzieu, David, Chavancy, Porical, Doumeyrou, Fall, Baby, Fofana voire Beauxis et Dupuy même si, là, les performances du club ne vont pas aider, tout semble encore possible…
Un pack de stabilité :
Marc Lièvremont n’ a pas touché au 5 de devant et a juste apporté une dose de Chabal dans une équipe qui a subi à l’impact en Irlande. Est-ce que ce sera suffisant pour faire jeu égal avec les Anglais ? Le 5 de devant Français va avoir un role prépondérant dans ce match. Non seulement sur les phases statiques, bien sûr, mais surtout dans sa capacité à être mobile et disponible pour refouler les vagues Anglaises et combler les vides en défense. Si Lionel Nallet et Julien Pierre réalisent à ce niveau-là un match de 3ème ligne alors, l’espoir est permis. En empêchant les Anglais de développer leur jeu millimétré, en les obligeant de reculer à l’impact, les avants français entraîneraient les fautes adverses et donneraient certainement l’occasion de marquer des points. Et l’équipe de France, d’un coup, se donnerait la capacité de gagner ce match. Plus facile à dire qu’à faire bien sûr. Mais, seuls les gagnants ont tenté leur chance…
Composition de l’équipe de France :
Médard (Stade toulousain) – Huget (Bayonne), Rougerie (Clermont), Jauzion (Stade toulousain), Clerc (Stade toulousain) – (o) Trinh-Duc (Montpellier), (m) Yachvili (Biarritz) – Harinordoquy (Biarritz), Chabal (Racing-Métro), Dusautoir (Stade toulousain, cap.) – Nallet (Racing-Métro), Pierre (Clermont) – Mas (Perpignan), Servat (Stade toulousain), Domingo (Clermont).
Remplaçants : Guirado (Perpignan), Marconnet (Biarritz), Thion (Biarritz), Bonnaire (Clermont), Parra (Clermont), Traille (Biarritz), Poitrenaud (Stade toulousain).