"Vous n'avez pas le droit d'échouer" a lancé Nicolas Sarkozy, aux participants du G2O, lors de son discours
d'ouverture.
Il est clair que cette phrase s'adressait également à lui même, dans la mesure où plombé par les résultats de l'économie
française et les diverses polémiques sur les voyages de ministres, sa côte de polularité est au plus bas depuis son arrivée au pouvoir en 2007 !
Selon une enquête Vivavoice publiée dimanche : " (..) le président de la République
recueille 30% d'opinions positives, soit une baisse de quatre points en un mois. 70% des sondés ont une mauvaise opinion du chef de l'Etat et 4% ne se prononcent pas (...) - 20Minutes
Alors, au delà du détestable débat sur l'Islam en France, destiné à drainer la clientèle la plus droitière, il ne restait plus qu'à
notre président du G20, qu'à essayer de passer à la postérité, en amenant les pays participants, à accepter : " (...) la mise en oeuvre d'une taxe sur les
transactions financières pour financer le développement (...) précisant que : " (...) la France était favorable à une taxe «infinitésimale» sur les transactions financières pour financer l'aide
au développement (...) " - Le
Parisien
Endossant son costume "d'altermondialiste", il a jugé : " (...) raisonnable de considérer
que ceux qui ont tellement contribué à une crise d'une telle ampleur contribuent aussi un peu au développement des pays les plus pauvres qui en ont le plus souffert (....) " Oubliant au
passage de citer James Tobin, lauréat du Nobel d'économie qui proposa en 1972 : " (...) une taxation des transactions monétaires internationales afin de ne plus
inciter à la spéculation à court terme. Le taux choisi serait faible, de 0,05 % à 1 % (...) "
Situation amusante s'il en est puisque cette prise de position rapproche notre libéral de Président de l'Association pour la
taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne : ATTAC !
Or, on apprenait dimanche par Christine Lagarde que : " (...) interrogée au Grand Jury
RTL-LCI-Le Figaro sur la possibilité d'un accord sur la taxe sur les transactions, elle a répondu : "J'en doute beaucoup parce que les Américains sont très hostiles" - Yahoo/Reuters
Tout en se flattant de l'accord obtenu : " sur une batterie d'indicateurs pour évaluer les
déséquilibres macroéconomiques qui nécessitent des mesures correctives, afin de permettre une croissance mondiale "forte, durable et équilibrée" !
Mais encore ?
Les ministres des Finances des pays du G20 se sont mis d'accord, samedi, sur une "liste d'indicateurs destinés à mesurer les déséquilibres mondiaux" : " On a un accord, tout le monde y a mis du
sien", a déclaré la présidence " - L'Express
En clair : On a défini le contenu d'indicateurs pouvant, à terme, servir à une réflexion tout en permettant à la Chine de
continuer à accumuler : " d'énormes réserves de devises et excédents commerciaux grâce à son modèle économique axé sur les exportations, et de favoriser la
sous-évaluation artificielle de sa monnaie, le yuan (...) " puisque la liste : " (...) ne prend pas en compte les
réserves de change, l'une des mesures les plus controversées. La Chine, du haut de ses 2.700 milliards de dollars de réserves, s'y opposait, tout comme le Brésil et la Russie (...)
"
Néanmoins, Christine Lagarde, grande adepte de la méthode COUE appliquée aux français a trouvé des raisons de se réjouir : "
(...) la France a aussi abordé ses autres priorités, dans un "climat fructueux" (...) sur le système monétaire international, les ministres ont "débattu de ses
défauts" et de la nécessité d'avoir un "code de conduite" pour réguler les flux de capitaux (...) Quant aux matières premières agricoles, une "grande convergence de vues" s'est esquissée sur la
nécessité d'une plus forte "transparence (...) " - Challenge
"Code de conduite et convergence de vue", voila du sur mesure
pour les marchés financiers et les spéculateurs de tous poils qui se voient accorder de longs mois de d'activité sans contrainte !
En tous cas, il y en a un qui se réjouit du déroulement de de G20 : le président de la Banque centrale européenne,
Jean-Claude Trichet. Il a d'ailleurs déclaré que : " (...) la réunion des ministres des Finances et des présidents de banques centrales a été très utile (...) le
G20 est maintenant l'endroit dans lequel on organise la coopération entre les grands pays qui ont une influence systémique sur l'économie mondiale de manière à ce que l'on puisse coordonner le
mieux possible l'économie. on a créé progressivement une économie mondiale intégrée (...) " ouf !
Tout en rappelant une des principales "obligations" de ce G20 !
" (...) Face aux revendications de hausse des salaires en Europe, Jean-Claude Trichet s'est
montré très ferme. Pour lui, ce serait la dernière des bêtises à faire (...) Nous vivons une période difficile dans laquelle le bon sens absolu est d'être raisonnable, si l'on veut croissance et
création d'emploi (...) "
Et oui, pendant qu'on réfléchit au "code de conduite" et qu'on se congratule sur la "convergence de vue", il faut bien que
quelqu'un paye les pots cassés de la crise !
Slovar
Crédit photo
Le Monde