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Indignez-vous… contre la tromperie

Par Copeau @Contrepoints

Le livre – pardon, le manifeste – de Stéphane Hessel (Indignez-vous !, indigène Editions, 2011) est en tête dans tous les classements de ventes de livre. Pourtant, je n’ai trouvé aucune raison à ce succès : la même salade anticapitaliste et antilibérale avec, en hors d’œuvre, plusieurs erreurs factuelles.

Indignez-vous… contre la tromperie
Disons-le d’emblée ! Cet opuscule n’apporte rien de plus, ni pour ce qui est du contenu, ni pour ce qui est du style. On a affaire à une énième dénonciation de la société de consommation complétée par quelques pages sur la Palestine. Depuis Bourdieu et jusqu’à Emmanuel Todd en passant par Viviane Forrester, c’est du déjà vu. Tous les maux dans le monde sont le résultat des politiques ultralibérales menées par les puissants. Il est difficile de les combattre car les médias « sont entre les mains des nantis » (bizarre affirmation lorsqu’on a vu les reprises de son ouvrage dans tous les médias). La solution réside en un retour en arrière et la reprise du programme mis en place par le Conseil National de la Résistance il y a 66 ans. Comme vous avez pu le remarquer, la France est occupée, il est nécessaire d’organiser la lutte armée. Contre qui ? Sarkozy, bien évidemment, et sa politique contre les sans-papiers, les immigrés, les Roms et autres damnés de la Terre. Mais aussi contre le pouvoir de l’argent, l’égoïsme, la communication de masse et la course au « toujours plus ». Il reste de la salade ! Servez-vous !

En plus de cet énième appel à la révolte anticapitaliste, le manifeste fourmille de plusieurs erreurs factuelles. L’auteur rend hommage au programme du Conseil de la résistance adopté en mars 1944 et la bataille pour l’ « instauration d’une véritable démocratie économique et sociale ». Il passe aux oubliettes les premiers résistants (de droite), le Pacte des communistes et la situations insurrectionnelle en France dans l’immédiat après-guerre (grèves, sabotages, attentats…) Stéphane Hessel défend la Sécurité sociale et la retraite par répartition. C’est son droit sauf qu’il se trompe : la retraite par répartition n’a pas été le résultat des conquêtes sociales du Conseil de la résistance mais d’une décision du maréchal Pétain. Par ailleurs, l’auteur déplore l’absence des syndicalistes à la tête des Caisses de retraite. Erreur ! Ils y sont même là où ils n’ont rien à faire comme dans le Conseil d’administration de la CNAV, la caisse du privé, où l’on trouve des… syndicalistes fonctionnaires.

Autre erreur factuelle très fréquente concerne les inégalités. Non, l’écart entre les pauvres et les très riches ne s’est pas creusé. On a beaucoup moins d’inégalités aujourd’hui qu’au 19e siècle ou qu’au début du 20e.

Le clin d’œil de l’auteur à l’attention du communisme est  permanent. C’est vrai, on doit « s’indigner face aux procès staliniens de 1935 » mais « il fallait garder une oreille ouverte vers le communisme pour contrebalancer le capitalisme américain » (sic !). Des millions de morts il n’est pas question… En paraphrasant, on pourrait écrire « on a raison de s’indigner face aux procès de Hitler contre certains Juifs mais il fallait garder une oreille ouverte vers le nazisme pour contrebalancer le capitalisme américain ».

L’association ATTAC et Sartre sont les exemples à suivre. Heureusement, ATTAC est dans un coma idéologique depuis plusieurs années et Sartre est (enfin) reconnu comme ayant été un sinistre personnage. Non, Stéphane Hessel, Sartre n’a pas été contre la violence. Il a, au contraire, encouragé la révolution violente et les meurtres. « Tout anti-communiste est un chien ! », « On peut comprendre les terroristes qui jettent des bombes ! ».

Une remarque encore : haut fonctionnaire, Stéphane Hessel a été rémunéré toute sa vie avec l’argent public. En réalité c’est l’argent sale qu’il abhorre et que l’État prend dans la poche des contribuables.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par la prison ruinee
posté le 05 mars à 14:52
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Après le grand succès d’ HESSEL, il vient de sortir un petit livre, aux mêmes éditions Indigènes, dans la même collection : Ceux qui luttent contre le vent, et cette fois-ci d'une inconnue : LA PRISON RUINÉE de Brigitte BRAMI: 40 pages pour 3 euros. Sylvie Crossman : Brigitte Brami, 46 ans, a passé cinq mois à la maison d’ arrêt des femmes à Fleury-Mérogis. Elle en rapporte ce petit chef d ouvre de pensée et d’ écriture, à contre-courant de tout ce qui s écrit et se dit sur la prison aujourd'hui’ hui, où la littérature retrouve sa force de vérité et d engagement. Nous vous invitons à faire un accueil aussi enthousiaste au livre de Brigitte Brami, La Prison ruinée, qui sera dans toutes les librairies fin février. Un de nos coups de foudre, un petit bijou littéraire, qui vient rappeler que pour nous, l’engagement passe toujours par l’art. « Créer, c’est résister. Résister, c’est créer », pour reprendre le slogan de notre cher aîné, notre cher Stéphane. (Inigènes Editions).

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