Uchronie(s) – New Harlem (Corbeyran & Tibéry)

Par Mo

Corbeyran - Tibéry © Glénat - 2008

Corbeyran - Tibéry © Glénat - 2009

Corbeyran - Tibéry © Glénat - 2010

« Zack Kosinski est un prescient, capable de voir d’autres réalités par-delà la nôtre, capable de vivre sur d’autres Terre, parfaitement similaires à la nôtre, mais qui ont parfois évolué de manière subtilement différente… New Harlem : tous les postes-clés de la société sont aux mains des Afro-Américains du Black Order, descendants des Black Panthers. Les Blancs, eux, survivent dans des ghettos crasseux où la brutalité et la misère font loi. Certains parviennent toutefois à prendre l’ascenseur social, pour peu qu’ils aient un don spécial intéressant les hauts responsables noirs, comme les prescients par exemple, très appréciés pour leur capacité à anticiper les soubresauts du onde politique et économique. C’est ainsi que le petit Zack va se trouver tiré du misérable cocon familial contre une importante somme d’argent. Et devenir un des conseillers les plus influents qui soient. Mais à trop prédire leur avenir aux autres on oublie peut-être de se pencher sur le sien… Et Zack va rapidement découvrir que son pouvoir n’intéresse pas seulement les noirs. Mais aussi la Fraternité blanche, une dangereuse organisation terroriste qui va organiser son enlèvement… » (synopsis éditeur).

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New Harlem est, pour nous, la découverte d’un nouveau monde parallèle. Cette fois, la rupture historique avec notre réalité se situe en 1960 puisque l’adversaire de Richard Nixon aux élections présidentielles est Martin Luther King. Ce dernier remporte les élections et sera assassiné le 22 novembre 1963. « Son successeur, le vice-président George Jackson, s’installe au pouvoir, soutenu dans l’ombre par les activistes du Black Order, la faction phalangiste du mouvement ultra-noir ».

Même recette au niveau du récit : de l’action et un univers qui se dévoile lentement. On retrouve les mêmes protagonistes que dans Uchronie(s) – New Byzance, affectés à des postes différents mais globalement, il n’y aura cette fois pas d’effort à faire pour mémoriser leurs noms, seules leurs fonctions varient. New Harlem est un monde plus crasseux que New Byzance. Les ambiances graphiques en sont les premiers témoins. On n’a moins le côté clinquant des ambiances orientales ici, on est dans le profit, la luxure. D’ailleurs, les services de Zack ne consistent plus, cette fois, à maintenir l’ordre via des séances de rééducation par la terreur (infligées aux personnes coupables de crimes par la pensée -> voir New Byzance), mais de mettre son don au profit de la loi du marché. Ses prémonitions sont exploitées par les instances gouvernementales dans le seul objectif de faire du profit. Il y a une réelle scission entre riches/pauvres que l’on peut d’ailleurs matérialiser par les afro-américains d’un coté et les blancs de l’autre. Au niveau de la narration, je serais tentée de faire les mêmes remarques (voir New Byzance) : la série dispose d’un bon rythme, on ne se noie pas forcément dans l’univers mais certains raccourcis au niveau du scénario nous laisse un goût d’inachevé en bouche. Ce monde est relativement bien construit mais dès que l’on s’éloigne du personnage principal, c’est le néant le plus total.

Au niveau des visuels, la palette graphique change de main et va cette fois à Tibéry. J’accroche nettement moins avec son dessin qui mélange à la fois retouches informatiques et crayonnés plus naturels. Mais dans l’ensemble, je trouve le trait trop imprécis sur de nombreux passages, rendant les expressions des personnages grossières ou vulgaires alors que le rendu des décors (et des perspectives) sont bien plus efficaces. L’apparence des visuels m’a gâché la lecture, tout est trop figé et assez terne. Je suis restée très spectatrice tout au long des trois tomes. Dommage.

Allez, même si le voyage visuel ne m’a pas trop plu, j’avoue assez facilement avoir eu plaisir à découvrir cette mini-série. Plus mordante que la précédente, elle se permet aussi de croiser des personnages que nous avons rencontrés dans New Byzance. Je n’en dit pas plus, je suis à deux doigts de spoiler !

En liens externes : le mini site de la série (si vous l’aviez raté à la chronique précédente), la chronique du tome 1  sur Auracan et les avis des visiteurs de BDGest sur les tomes de la série.

Uchronie(s) – New Harlem

Tome 1 : Rapt

Tome 2 : Rétro-Cognition

Tome 3 : Révisionnisme

Trilogie terminée

Éditeur : Glénat

Collection : Grafica

Dessinateur : TIBERY

Scénariste : Eric CORBEYRAN

Dépôt légal : mars 2008 (tome 1), mars 2009 (tome 2) et mai 2010 (tome 3)

Bulles bulles bulles…

Uchronie(s) – New Harlem, tome 1 – Corbeyran – Tibéry © Glénat – 2008
Uchronie(s) – New Harlem, tome 1 – Corbeyran – Tibéry © Glénat – 2008
Uchronie(s) – New Harlem, tome 2 – Corbeyran – Tibéry © Glénat – 2009