Dernier épisode en date, le JT de France 2, dimanche soir. Pour quelle raison DSK serait-il venu ce soir là sur le plateau, sinon pour envoyer un signe aux électeurs ?
Laurent Delahousse, le présentateur du JT, a d’abord posé pour la bonne forme quelques questions au directeur du FMI, auxquelles ce dernier a répondu par de courtes réflexions de portée très générale ; puis a attaqué le morceau sans grande subtilité.
Approche directe / approche indirecte, est-ce-que-la-France-vous-manque, et quand-est-ce-que-vous-allez-vous-déclarer, mais-dites-moi-vous-ne-voulez-vraiment-pas-nous-en-dire-plus-sur-le-calendrier… et DSK répondant sereinement, presque amusé, semant quelques indices aussi évidents qu’un morceau de viande entre les dents. Le plus visible : employer le mot « social » ou « chômage » dans chaque phrase. Peu subtil… efficace ?
Récapitulons : DSK n’avait rien à dire en tant que directeur du FMI, a multiplié les allusions sujettes à interprétation, et a accepté avec complaisance de n’être absolument pas interrogé sur ce pour quoi il était officiellement présent, à savoir le sommet du G20.
Bon OK, on peut cette fois dire qu’il sera candidat. Si on ajoute l’opération de séduction menée vendredi avec cet entretien avec les lecteurs du Parisien, et tout le travail en sous-main de son équipe de com’, il ne semble plus y avoir guère de doutes.
La classe politique ne s’y est pas trompée, et maintenant ce sont les petits soldats de l’UMP qui commencent à beugler, Copé et Jacob en tête. Des attaques brutales, probablement à la mesure du niveau de confiance du camp présidentiel sur ses propres chances de succès. Maintenant, on attend avec impatience les brillantes analyses de Frédéric Lefebvre ou Nadine Morano, histoire de continuer à faire vivre un débat riche et constructif.
Alors, la très probable candidature de DSK est-elle une bonne nouvelle pour la France ? Evidemment oui, si elle constitue une chance supplémentaire de faire barrage en 2012 aux populismes autoritaires des droites décomplexées.