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Le jeune couple en vis-à-vis

Publié le 22 février 2011 par Corboland78

Charmante coïncidence, un couple de pies a entamé la construction de son nid dans l’arbre qui fait face à ma fenêtre depuis le jour de la Saint-Valentin. Les deux bavardes avaient marqué leur territoire depuis bien longtemps déjà, piaillements rauques et vols en piqué sur les pigeons ou congénères corvidés qui se risquaient dans le secteur, même moi qui ne parle pas couramment le langage des pies, j’avais très bien compris le message « Ici, c’est chez nous, dégagez au plus vite ! ».

Comme il est d’usage chez les pies, elles ont choisi un grand arbre, et le lieu idéal pour leur nid est à hauteur de ma fenêtre qui se situe au quatrième étage de l’immeuble. De là, elles surveillent tous les alentours. Leur arbre est encore nu, dépouillé de ses feuilles l’orme me laisse les entrevoir qui s’activent entre les branches. Pourtant les oiseaux sont malins et ne perdent pas une miette de mes activités, les pies m’épient, dès que je tente de braquer mon objectif vers eux ils s’enfuient d’un coup d’aile magistral. Je dois ruser comme un Sioux pour les shooter au nid.

L’ouvrage va les occuper plusieurs semaines j’imagine puisqu’elles vont construire un volumineux édifice de branchettes sèches ou cassées par elles-mêmes. Les pies vont les entrelacer ménageant une entrée profonde faite de boue et garnie de radicelles, le tout sera recouvert d’un toit de rameaux épineux et à la fin l’accès à l’intérieur du nid se résumera à un étroit orifice (parfois deux) latéral. Du moins est-ce ainsi que procèdent les pies généralement.

Actuellement les deux beaux oiseaux d’un noir/bleu et blanc font la navette, transportant avec plus ou moins de difficultés des brindilles dans leur bec qu’elles hissent au travers des branches jusqu’à leur « Home Sweet Home » comme des équilibristes sur leur fil avec leur balancier. Petit à petit la pie fait son nid. Leur habileté confine au machiavélisme, d’abord réussir à se glisser jusque là avec leur chargement, puis en ne s’aidant que du bec et un peu des pattes, elles réussissent à tricoter leur cabane végétale. Des générations de pratique leur ont légué un réel talent. A les regarder faire la honte me vient, car je suis certain qu’avec mes deux mains je n’arriverait même pas à reproduire une pâle copie de leur magnifique ouvrage.

La ponte a lieu en avril-mai et 6 ou 7 œufs sont couvés 17-18 jours par la femelle. Les jeunes resteront au nid durant un mois à peu près. Nous ne sommes encore qu’en février, le chantier vient de débuter, le spectacle m’est assuré jusqu’au début de l’été.   

Pas de photo du nid, on ne peut pas violer l’intimité des bêtes impunément.


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