Fraîcheur

Par Quiricus
Petit matin, l’heure où la vie s’éveille.
Doucement les premières lueurs du jour remplacent les ténèbres de la nuit. Les animaux nocturnes lentement ferment leurs yeux, laissant la place aux amoureux du soleil.
Tout autour la fraîcheur règne. La nature s’apprête à affronter la canicule, c’est l’heure de la pause, le temps est suspendu aux branches des noisetiers. Soudain, l’envol d’un geai au cri strident vibre dans le silence ambiant, et remplit le vide bienfaiteur.
Ici le calme entoure la montagne, remèdie à la fournaise. En ce lieu on prend conscience que le tout est proche du rien. Que l’argent, la situation, la « célébrité » ne sont que futilités comparés à la beauté de la nature, à sa force, à l’amour qu’elle éveille en nous.

C’est en ces heures propices, quand tout dort dans la maisonnée, même les animaux domestiques, que j’aime à m’asseoir dans un coin du jardin, non loin du tas de bois, et passer de longues minutes à écouter le village s’éveiller en contrebas du torrent.
Tel une horloge le rituel est réglé au quart d’heure près. C’est d’abord le chien du moulin qui annonce son réveil, le cliquetis des petites sonnailles des chèvres dont le berger libère les barrières. Plus tard, les premiers camions venant de la plaine serpentent dans les virages pour traverser le village et acheminer leurs provisions vers les villes de l’autre coté de la montagne. Enfin le klaxon de la boulangère qui livre le pain chaud accélère le réveil et annonce le mouvement et l’agitation d’une belle journée.