J’ai commencé 2011 en douceur, avec à peine plus de vingt passages dans les salles obscures pour le moment, mais j’ai réussi à aller fureter un peu partout. Ainsi, entre les films américains et français de rigueur, j’ai pris le temps depuis le 1er janvier d’aller explorer des films espagnols, britanniques, mexicains, japonais, canadien, chinois et argentin (et j’ai bien l’intention d’en voir un iranien et un chilien dans les jours qui viennent…). Et kirghize. Ce n’est pas tous les jours qu’il est donné de voir un film de cette petite contrée asiatique de l’ex URSS. Alors forcément, ma soif de films exotiques (et oui, le Kirghizstan c’est exotique au cinéma !) a répondu présente pour voir à quoi cela ressemblait, un film de là-bas.
Sous ses atours de film posé, Le voleur de lumière s’inquiète de cette instabilité constante, de ces dents longues venant renifler l’herbe là où elle est à brouter. Il s’inquiète de cette recherche de profit et de pouvoir se faisant toujours au détriment des plus faibles. Derrière les sourires de la fiction, Kubat dessine en filigrane l’incertitude, la mélancolie. Mais sourires il y a bien. Le voleur de lumière s’appuie sur une légèreté parcourant joliment le film. A commencer par ceux de cet électricien Robin des Bois, escaladant les piquets et les arbres, doux rêveur qui choisit d’embrasser son prochain sans arrière-pensée. Il y a aussi ce regard sur ses concitoyens, leurs sourires, leurs drôles de chapeaux blancs plantés sur la tête avec une bonhomie charmante et poétique. Une atmosphère cocasse se rapprochant parfois de celles du cinéma est-européen.
J’ai découvert le cinéma kirghize. Un cinéma simple, dont la douceur cache des cris sourds de détresse.