Difficile d’échapper ce week-end au Directeur Général du FMi. Les spectateurs sont restés sans surprise sur leur faim, pas plus avancés sur les intentions de DSK. On attendait qu’il parle de la France, il a évoqué l’Europe. Le vieux continent pourrait justement constituer le nouveau terrain de jeu du très médiatique DSK.
Avec lui l’Union gagnerait un nom, un visage et une compétence. La fonction de président permanent du Conseil européen a été créée par le Traité de Lisbonne. Le Belge Herman Van Rompuy l’assume depuis le 1er janvier 2010 avec un charisme qui, sans être désobligeant, se rapproche de celui d’un mollusque marin. Son mandat de deux ans et demi sera donc remis en jeu à la mi-2012 ce qui coïnciderait pratiquement avec le terme normal de celui du directeur du FMI (octobre 2012).
Ce faisant DSK éviterait un relatif déclassement et surtout à avoir à prendre des coups dans une campagne présidentielle qui se fera au couteau et à la hache. Un job franco-français qui plus est mal payé au regard des émoluments de l’UE ou du FMI. Et tout ça pour mettre les mains dans le cambouis tant le paysage Français est un champ de ruines dans lequel tout ou presque est à reconstruire (école, système de santé, fiscalité, politique industrielle, agriculture …)
Nicolas Sarkozy lui-même aurait tout intérêt à un tel scénario qui écarterait de la course à l’Elysée le favori des sondages. La partie serait nettement plus serrée, moins perdue d’avance, si le champion du PS était Martine Aubry ou François Hollande.
Le député de Corrèze est assurément le candidat qui monte. Consensuel à gauche, François Hollande a pour lui d’incarner une présidence apaisée, forme moderne de la force tranquille qui arrive à point pour des français plus que las du tourbillon incessant et anxiogène des années Sarkozy. Un François Hollande qui, dans les pas de François Mitterrand, sait laisser du temps au temps et se préparer très soigneusement, contre vents et marées, à exercer la magistrature suprême par un travail patient mené depuis de nombreux mois.
Et c’est vrai que dans la période actuelle si difficile, face aux urgences et défis qui sont à relever, un attelage DSK-Hollande aurait de l’allure, réconciliant tout à la fois les français avec eux-mêmes mais aussi avec l’idée européenne. En offrant finalement de l’espoir, du “yes we can” à des populations dont les seules perspectives sont aujourd’hui de courber un peu plus l’échine pour seulement retarder le démantèlement de l’Etat providence.
Je sais. Je prends mes rêves pour des réalités. Mais, comme le déclarait Friedensreich Hundertwasser, “lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité”.
Crédit photo : capture d’écran France 2