J’en ai ras le bol des racistes. Qu’ils soient de gauche ou de droite, membres de la LICRA ou du FN, anti-noirs ou anti-blancs. Je pense que Jean Robin avait bien senti les choses dans son éditorial consacré à l’affaire Zemmour : tout un tas de gens sont d’accords pour « racialiser » le débat.
Voilà bien un moyen commode de ne jamais parler du fond : tout mettre sur le dos des « races » (ou faire mine de croire que les interlocuteurs le font). Attaquer Zemmour pour ses propos sur les noirs et les arabes, alors que le problème c’est la délinquance, et que ce qui compte comme facteur d’explication, c’est la culture. L’environnement affectif et familial. Les valeurs. C’est ce qui m’intéresse, dans la réflexion politique : les actes individuels, les valeurs, les causes des choix.
Et je note avec stupeur que la plupart des gens tombent dans ce piège grossier. Deux exemple récents, dans la blogosphère :
- les commentaires de Manuel, sous le billet consacré à une pétition dénonçant les gaspillages de l’argent public : il y fait l’amalgame entre nationalité et race, sans aucune raison. Marre des racistes !
- dans un billet chez KoZ, où il explique qu’un débat sur l’islam revient à faire un débat sur les arabes, se faisant ainsi l’allié objectif de tous les racistes. Marre des racistes !
Marre, en fait, de se faire traiter de raciste par des gens obsédés par cela. Je m’en contrefous, personnellement, des races. Je ne suis d’ailleurs pas sûr que ce concept soit particulièrement bien défini, et qu’il présente un quelconque caractère explicatif. Pourquoi le ramener alors systématiquement sur la table ? Pour ne pas parler des vrais sujets ? Parlons de valeurs, parlons de délinquance, parlons d’égalité hommes-femmes, parlons d’éducation, parlons d’émancipation. Parlons de problèmes de compatibilité entre tel socle de valeurs, telle type de structure familiale, avec les valeurs qui font la France. Mais les racistes ne veulent pas débattre : leur grille de lecture à deux cases ne le nécessite pas.
Sincèrement, je suis exactement comme tous les noirs, arabes, jaunes, blancs, ou je ne sais quoi encore : j’en ai marre des racistes. Quelle que soit leur couleur.
Article paru sur Expression Libre, membre du Reseau LHC.