[dossier] rétrospective resident evil – 1er episode

Par Evilredfielduniverse

Les 15 ans de Resident Evil approchant à grand pas (le 22 mars plus précisément), je vous propose une petite rétrospective de la saga, en commençant comme il se doit, par le premier, le Resident Evil original…Vous pouvez écouter cette petite musique pour vous immerger dans ce dossier :


Retour sur une saga horrifique.

1996… La Playstation venait de s’installer dans le cœur des joueurs comme une très grande console, et avait une ludothèque qui commençait à devenir très intéressante. On voyait enfin, sur console de salon, que la 3D apportait vraiment une autre dimension en termes de gameplay et de réalisation.
Capcom, que l’on connaissait surtout pour Street Fighter, ou encore Megaman, surpris tout le monde en présentant son prochain jeu : un jeu d’aventure horrifique en 3D. Son nom Bio Hazard (orthographié par la suite BioHazard), et Resident Evil aux Etats Unis et en Europe. Ce changement de nom est dû au fait que le nom « BioHazard » est déjà pris par un groupe de rock aux Etats Unis.
Les influences sont multiples. Shinji Mikami, le réalisateur de Resident Evil,  s’inspire à la base, d’un jeu sorti uniquement au Japon sur Famicom, « Sweet Home », jeu d’aventure dans lequel on retrouve beaucoup d’éléments qui apparaitront dans Resident Evil. Mais le soft de Capcom fera obligatoirement penser à Alone in the Dark, qui reste l’un des pionniers dans le survival horror. Effectivement, on dénotera beaucoup de similitudes entre les deux titres.
Mikami s’inspire également beaucoup du cinéma d’Hitchcock, Carpenter et Romero. On notera ainsi de nombreuses références aux Oiseaux, the Thing, la Nuit des morts vivants… Resident Evil se démarque des autres productions par son caractère beaucoup plus adulte. On a affaire ici à un univers très gore et horrifique.

« Stop it ! Don’t open that door! »

« Let me take care of this »

Un scénario classique mais efficace.

L’histoire se passe dans une petite ville du MidWest Américain, Raccoon City. Après qu’une série de meurtres violents aient été commis, la Police est sommée d’intervenir. Apparemment, des animaux sauvages seraient à l’origine de ces morts. Une unité de l’équipe d’intervention de la Police, l’unité Alpha des S.T.A.R.S. (Special Tactics And Rescue Service), est envoyée près de la forêt de Raccoon, étant sans nouvelle de l’équipe Bravo, envoyée en éclaireur. Sur les lieux du crash de l’hélicoptère, ils découvrent, tout l’équipement de leurs coéquipiers, et se font attaquer par ce qu’il semble être un chien sauvage. Le pilote des Alpha, Brad Vicker, prend peur, et s’enfuit, laissant au sol ses partenaires. Obligée de fuir, sous peine de servir de pâtée pour chien, l’équipe Alpha se réfugie dans un vieux manoir, tapis dans la forêt… où ils pensent être à l’abri.
Le tout est introduit par un petit film tourné avec de vrais mauvais acteurs, des effets spéciaux plus que moyens, mais qui faisait son petit effet à l’époque. Pas franchement hollywoodien, mais clairement immersif. A savoir que lors de la sortie américaine et européenne, la censure coupa les passages les plus violent, et la couleur sera troquée par un joli noir et blanc. De même que lors de la présentation des persos, Chris Redfield se voit supprimer son « allumage de clope ». Lors de la sortie de la version « Director’s Cut », on aura le droit à l’intro originale sans censure. Ouf!


Les bases d’un gameplay qui fait mouche.

L’aventure est jouable indépendamment  par 2 personnages, correspondant à 2 modes de difficultés. Chris Redfield sera le mode difficile et Jill Valentine le mode normal. L’aventure étant légèrement différente, dans ses rebondissements et interventions de PNJ (Personnage Non Joueur), ce qui pousse donc le joueur à faire le jeu une deuxième fois. Orienté « Action/Aventure », Resident Evil n’est pas destiné en premier lieu à nous ficher la frousse, mais on ne peut qu’admettre qu’il y arrive par moment assez bien. Qui n’a pas perdu ses moyens devant le 1er zombie, introduit par une séquence cinématique à se faire dessus… La peur et le frisson est recherché par le hors champ qui est brillamment utilisé par les angles de vus adoptés. Le jeu se présentant sur CD, support amenant obligatoirement des temps de chargement, CAPCOM eu l’idée judicieuse de les masquer en mettant une vue subjective de chaque porte qui s’ouvre, dans le but de faire patienter le joueur, tout en le maintenant sous pression. Une idée brillante qui sera reprise dans tous les autres épisodes. L’atmosphère est tendue continuellement par le fait les munitions ne sont pas légions, et on se retrouvera souvent à court, nous obligeant à fuir. Notre inventaire est limité, 8 objets pour Jill, et 6 pour Chris, et pour palier à ce manque de place, des coffres sont situés dans des salles de repos, havre de paix, où vous pourrez, sauvegarder par le biais de machines à écrire (sous réserve d’avoir des rubans encreurs. Et oui, même les sauvegardes sont limitées), et d’utiliser les coffres, qui communiquent entre eux. Pratique, même si ce n’est pas très réaliste.
Vous commencerez l’action avec une pauvre Beretta pour Jill, et juste un couteau pour Chris (censé être le tireur d’élite du groupe… cherchez l’erreur), mais votre armement augmentera, découvrant au fur et à mesure de nombreuses armes, plus puissantes, allant de paires avec les ennemis de plus en plus résistants. Le bestiaire évoluera également et vous découvrirez bons nombres de résultats d’expériences foirées, donnant naissances à des araignées géantes, des créatures repoussantes et dangereuses (les Hunters, quel bonheur ^^)…

La scénario se dévoilera peu à peu, et vous découvrirez plusieurs explications sur les faits dont vous êtes les témoins, par le biais de journaux de scientifiques, que vous trouverez ça et là dans le manoir. Vous serez amenez à fouiller le manoir, et à être confronté à plusieurs énigmes assez classiques, mais qui étoffent le gameplay et ainsi le jeu ne s’oriente pas vers l’action pure.

Qui n’a pas sursauté à ce moment ?


Une réalisation exemplaire.

Plutôt que de créer un soft entièrement en 3D, ce qui est en vogue à l’époque, à l’image de Tomb Raider, Mikami opte pour des décors en 3D pré-calculée et des personnages en 3D temps réel, pour une incrustation parfaite. On se déplace dans des écrans fixes avec une relative aisance. Ce procédé a pour avantage d’avoir des environnements très détaillés et beaucoup plus beau que ce qu’ils auraient été avec de la 3D temps réel.
Resident Evil se démarque aussi par sa bande-son exceptionnelle, alliant musiques inquiétantes et pesantes, à des bruitages à la fois réalistes en fonction de l’environnement, et franchement cradingues (les pas des zombies, râles des monstres…). Les personnages sont doublés par des acteurs qui surjouent légèrement, les dialogues sont parfois too-much, voir limite ridicule ( « What is it ? » …. « Blood » devant une flaque rouge). Mais le charme fait son effet et certains phrases restes cultes. Reste une jouabilité qui demande un peu d’adaptation, un peu lourde, mais qui, en quelque sorte, oppresse encore plus le joueur.


Le mot de la fin ?

Un an et demi après la sortie japonaise, Capcom sort une version Director’s Cut, qui propose de re-découvrir le jeu avec des angles de vues différents, un placement différent des objets, une introduction non censurée, et surtout un démo jouable d’une dizaine de minutes de Resident Evil 2.

Avec 3 fins différentes par personnages jouables, des rebondissements et twists inoubliables ( ah la traitrise de Wesker, un grand moment), et surtout un background scénaristique qui permet beaucoup de développement et suscite l’intérêt du joueur, Mikami a réussi à créer un jeu à la fois magnifique, effrayant, et offrant un réel plaisir de jeu. Ce premier Resident Evil pose les bases de toute la franchises, dans sa trame scénaristique, les autres épisodes adoptant le même schéma, incluant le sempiternel compte à rebours final. Je ne peux que vous conseiller de jouer ou re-jouer à cet épisode qui restera une expérience inoubliable (à remettre dans son contexte évidemment… y jouer pour la première fois aujourd’hui sera forcément moins intense qu’en 1996).

Sortie française : Playstation – 01/08/1996, Saturn – 01/10/1997, PC – 17/09/1997
Sortie française Director’s Cut (uniquement sur Playstation) :12/10/1997

Sortie française Deadly Silence (version spécial DS) : 31/03/2006

Pour finir, deux petites vidéo montrant les séquences d’introduction du jeu, en version censurée et non censurée. Enjoy.