Qu’est-ce que c’est de parcourir les mêmes trajets quotidiennement, de se laisser emporter par la silhouette d’un bâtiment qui pivote sous le regard ? On vit parmi des blocs dressés et derrière la trame des façades d’autres gens encore vivent ce paysage et s’y insèrent. Et moi je ne sais pas très bien ce que c’est, n’en ai pas connu d’autre de monde, je regarde la lumière dessiner sur un pan de mur quand d’autres regardaient sur des roches, des clairières ou des pierres sèches. Mais peut-être de voir cette lumière glisser et le monde s’arranger quand on le surveille, et convoquer des images, nous place au même endroit. Ce que c’est de contourner la ville, de l’aborder par le dos. Entendre le passage des ponts, y abandonner les silhouettes de ceux qui marchent.