C’est avec beaucoup de curiosité et d’intérêt que nous avons assisté au visionnement du film ‘Pierre Falardeau’ des réalisateurs Carmen Garcia et German Gutierrez, samedi dernier, dans le cadre des Rendez-vous du Cinéma Québécois et c’est avec beaucoup d’émotion que nous avons quitté la salle.
On peut en penser du bien ou du mal, chose certaine, Pierre Falardeau est un homme qui a marqué l’imaginaire collectif québécois. Cependant, au cours de ce film, nous découvrons, sous des allures de militant aguerri, un être d’une intégrité sans faille, , d’une sensibilité extrême, d’une patience inouïe, et je pense ici particulièrement à la scène tirée de Star Académie, ou il explique à une jeune fille toute l’ironie et le sarcasme contenu dans le poème ‘Speak White’ de Michèle Lalonde dont il vient de faire la lecture.
À la vue de cet homme blessé, avec raison, dans son orgueil de créateur, par tous les refus de financement qu’il a dû essuyer de la part des décideurs fédéraux et provinciaux, nous ne pouvons que saluer son courage de tout dire, à haute voix, avec parfois des mots qui heurtent les oreilles des bien-pensants, mais qui sont tout de même ce qu’une bonne quantité d’entre nous, québécois, pensons tout bas.
C’est à travers des documents d’archive et des témoignages de proches du cinéaste que nous découvrons une facette moins connue de celui qui a porté le flambeau de l’indépendance du Québec à bout de bras. Un anthropologue poète, un sportif enthousiaste, un père de famille attentionné, un historien érudit de notre bout de monde, qui ne demande qu’à partager son savoir et qui le fait souvent avec la rage de convaincre.
Bref, c’est un film qui ramène la bête à sa valeur d’homme et qui met en valeur les combats qu’il a mené toute sa vie pour la liberté d’expression, le respect de notre langue et de notre culture et le droit à la création artistique, pour la liberté, tout simplement.
Suite à la projection, nous avons eu la chance d’assister à la lecture de ‘La job’, scénario de film non-réalisé de Pierre Falardeau, un autre qu’il s’est vu refusé par les décideurs, mis en scène par l’acteur Luc Picard. Sur scène, à ses cotés, devant une salle pleine à craquer, se trouvaient Alexis Martin, Denis Trudel, Bobby Beshro, Gary Boudreault, Vincent-Guillaume Otis et Roseline Biron qui, grâce à leur jeu d’acteurs, nous ont permis de nous faire notre cinéma personnel sur une histoire de vol de banque, qui s’avère une critique sociale bien assénée de nos choix de société.
Ce fut une soirée haute en couleurs et en émotions, à laquelle nous sommes très heureux d’avoir pu assister.