« 10 000 distributeurs telecoms ont disparu en 15 ans » : que font les politiques, la justice et la presse ?; « les distributeurs, la variable d’ajustement des opérateurs telecoms ? » se demande le blog telecoms,
Un élément de réponse à cette question viendrait il du bouleversement intervenu dans le secteur des telecoms depuis l’ouverture du marché des télécommunications au 1er janvier 1998 selon les directives européennes ?.
On a vu qu’en seulement quelques décennies, ce secteur est passé d’une technologie « électromécanique analogique » maîtrisée par des « spécialistes » représentés essentiellement par les installateurs telecoms ou intégrateurs telecoms, à une technologie du tout « numérique » développée à grande échelle grâce au monde de l’IP et de l’asdsl, technologie « distribuée » comme tout « produit » de masse ; on est passé très rapidement d’un métier de « spécialiste » à une simple fonction de « distribution ».
Schématiquement, avant 1998, France Telecom occupait une position de monopole en France : il était l’opérateur historique et au moins un millier d’installateurs telecoms avait compétence pour s’occuper au quotidien des besoins telecoms de la totalité des entreprises françaises, soit environ 2,6 millions à ce jour.
A l’ouverture totale du marché à la concurrence au 1er janvier 1998, ce ne sont pas moins d’une centaine de concurrents qui se sont déclarés comme ses challengers. Etaient ils tous issus de ce secteur ou venaient ils d’autres horizons avec comme « seule » ambition de très rapidement s’octroyer des parts de marches détenues par France Telecom ?.
Prenons en exemple un marché de 100 clients détenus historiquement dans une situation monopolistique : ouvrons ce marché de 100 clients à… 100 compétiteurs. Nous n’aurons pas « par miracle » 100 marchés de 100 clients mais seulement « ces » 100 clients à se partager.
En 10 ans, la technologie a créé un profond décalage entre un formidable bond technologique et la capacité des « hommes » à pouvoir suivre et à évoluer.
En 10 ans, les nouveaux entrants, les opérateurs telecoms alternatifs, ont participé à sa diffusion auprès du grand public ; on a vu en même temps, disparaître les constructeurs, les installateurs telecoms, les réseaux de distribution,…, bref tous ceux qui détenaient les compétences telecoms.
En ce même laps de temps, nous sommes passés d’un seul opérateur à une centaine… et très rapidement, ceux ci, pour créer de la « valeur », se sont cannibalisés entre eux. LD Com, Kaptech, Siris, Esprit Telecom, GTS, Omnicom, Ventelo, Belgacom France, 9 Telecom, neuf telecom, cegetel, neuf cegetel,…. 10 ans après l’ouverture du marché à la concurrence, la montagne a accouché d’une souris : d’un monopole nous en sommes arrivés au duopole France Telecom Orange /SFR neuf cegetel.
Pour créer de la valeur, tous les nouveaux entrants ont disparu. Les constructeurs suivent le même chemin. Ceux qui les ont aidé à se développer comme les distributeurs telecoms, les installateurs telecoms,…, ont suivi le même chemin. Tous ont disparu et vont disparaître.
Alors, désormais, que reste-t-il aux deux challengers pour créer de la valeur après avoir activement participé à la destruction massive du secteur ?.
La réponse : les hommes. C’est à dire « vous » les lecteurs du blog telecoms