» Principaux de collège, proviseurs de lycées, tous se sont retrouvés hier au lycée Renoir pour dénoncer, à leur tour, les restrictions budgétaires sans précédent auxquelles ils sont confrontés.
Les chefs d’établissements sortent rarement de leur réserve, mais hier, ils ont choisi de monter au créneau. En douceur, certes, comme le veut leur fonction, mais fermement, et dans une unanimité significative.
Venus de Haute-Vienne, de Creuse et de Corrèze, ils se sont retrouvés au lycée Renoir à Limoges sous la bannière de leur premier syndicat.
Le Snpden-UNSA représente environ les deux tiers des chefs d’établissement de l’académie de Limoges.
Alors que les actions se multiplient dans les collèges et les lycées de l’académie confrontés aux restrictions budgétaires, ils dénoncent une situation qu’ils n’avaient jamais connue auparavant.
« Nous avons des choix à faire, ils sont parfois impossibles, explique Daniel Marchand, le secrétaire académique du Snpden (et par ailleurs proviseur du lycée Valadon à Limoges). Le climat dans les établissements est désormais conflictuel, tout cela génère une incompréhension croissante, des tensions inédites avec la communauté des enseignants et celle des parents ».
En collège, c’est surtout la perspective de classes extrêmement chargées qui les inquiètent.
« Le seuil a été rehaussé à 29 élèves par classes en 6e, et 30 de la 5e à la 3e, explique Olivier Guimbaud, chargé de communication au syndicat (et par ailleurs principal au collège d’Eymoutiers). Certes, la situation est très disparate selon les établissements. Mais de façon générale, l’aide aux élèves les plus fragiles est remise en cause, et certains projets d’établissement vont être extrêmement compliqués à faire vivre. »
Principaux et proviseurs ne feront pourtant pas grève, ce n’est pas dans les habitudes de la profession. Mais ils ont déjà décidé de ne plus répondre à la plupart des enquêtes statistiques demandées par leur ministère. Ils promettent aussi de briller par leur absence à certaines réunions officielles. « Texte extrait du quotidien « Le Populaire »