Les mouvements de protestation se poursuivent dans le monde arabe. Les affrontements les plus violents se déroulent en Libye, au bord de la guerre civile.
Au Maroc, cinq personnes sont mortes dimanche à Al-Houceima dans l’incendie d’une agence bancaire lors de troubles ayant suivi des manifestations dans cette ville du nord. Des milliers de Marocains ont manifesté dimanche dans de nombreuses villes du pays en faveur de réformes politiques limitant les pouvoirs du roi et des violences ont éclaté après ces premières protestations au Maroc depuis le début des révoltes arabes.
La contestation populaire s’amplifie au Yemen. Ce matin, des milliers de personnes sont réunies à Sanaa pour un sit-in pour exiger le départ du président Ali Abdallah Saleh. Les manifestants, des étudiants mais également des députés de l’opposition et des militants, se sont massés sur une place devant l’Université. Un manifestant a été tué ce matin par les forces de sécurité à Aden, portant à 12 le nombre de morts dans cette ville en moins d’une semaine. Les oulémas ont prohibé le recours à la force contre les manifestants.
Au Bahreïn, des milliers de manifestants occupent la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation du régime. La dynastie sunnite des Al-Khalifa dirige depuis le 18e siècle ce petit pays à majorité chiite. Un manifestant chiite, blessé d’une balle dans la tête vendredi, a succombé lundi dans un hôpital de Manama. Ce décès porte à sept le nombre de morts depuis le début de la révolte, le 14 février. L’opposant chiite en exil Hassan Machaimaa, jugé par contumace pour terrorisme, a annoncé depuis Londres qu’il rentrerait mardi à Bahreïn.