L’annonce faite à Delahousse

Publié le 21 février 2011 par Jlhuss

DSK est en France pour le G20 ! Le “microcosme” frémit ! Il va parler … Il sera là, il repassera par ici, il… il… La presse bruisse bruit encore un peu plus depuis de nombreux jours à l’occasion du voyage de l’exilé . Le point d’orgue avant le retour à Washington s’annonçait sous la forme d’un passage sur France 2 avec le gentil Delahousse, au 20h.
Seuls les naïfs espéraient obtenir une réponse claire et définitive hier soir. Il était évident que le Directeur du FMI ne pouvait se livrer à des commentaires précis sur la politique interne de la France, pas plus que sur ses intentions pour 2012.

Il a globalement respecté la discipline imposée, évitant les dérapages possibles en généralisant les dossiers à l’Europe. Même sur la « polémique Jacob », très personnalisée, il refusa le « fer » préférant une tirade moralisatrice : « ceux qui sont élus doivent, avant toute chose penser à résoudre les questions qui se posent aux peuples, et non à leur réélection ou élection … » : une première subtilité, certes un peu voyante, mais validable.
La question dans toutes les têtes, pour tous les « observateurs » patentés, se résumait ainsi : comment DSK arrivera-t-il à dire quelque chose, sans rien dire ?
C’était sans compter avec le gentil Delahousse, jamais agressif, toujours souriant. Sans aucune préparation si ce n’est un détour par la fameuse phrase d’Anne  Sinclair « je ne souhaite pas qu’il se représente au FMI … »; le play boy de France 2 ajoute, comme si cela lui venait tout à coup, une réminiscence subite …« Jacques Delors avait annoncé à Anne Sinclair dans son émission 7/7, finalement je ne me présente pas, parce que … parce que etc . » Tout le monde se souvient effectivement de cette  frustration télévisuelle assez mal vécue par certains, au PS en particulier.

C’est alors le grand moment de théâtre, sans doute longuement répété : un long silence, une mimique un peu triste et le sphinx du FMI de déclarer « Je l’ai beaucoup regretté … », un nouveau silence, plus court et, « Mais c’est de l’histoire » … »; il n’ajoute pas ancienne
Avouons que la ficelle est un peu grosse, mais il en fallait bien une …

Peu de chroniqueurs s’arrêtent à cette petite phrase “Je l’ai beaucoup regretté …” ou la balayent comme non significative ne retenant que ” l’histoire passée “.  Ils auraientt voulu quelle réponse ? Que DSK avoue avec force que Delors avait raté son rendez-vous avec l’histoire mais que lui, directeur du FMI, prendrait, en héros du socialisme, la mesure de l’enjeu pour le pays et ne commettrait pas la même erreur que son illustre aîné ? Ils rêvent ! Le “j’ai regretté” me semble amplement suffisant et significatif.

DSK va maintenant repartir pour Washington et son FMI en ayant semé un doute supplémentaire qui pour certains n’en est plus un et en s’étant offert une leçon donnée aux élus : ne pensez pas élections ou réélections ; mais action. C’est pas du bel ouvrage ça ?
Il y a tout de même un petit problème : celui, interne au PS. Le parti de l’éternelle alternance est encore un peu plus déstabilisé par une annonce qui n’en est pas une mais qui entrouvre un peu plus la porte et fera perdre beaucoup de temps à beaucoup, sauf à Hollande et … Ségolène sans doute. Si après tout ce cinéma DSK n’est pas candidat, il aura beaucoup oeuvré pour maintenir son parti dans l’état de lévitation putative et paralysante. 

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