1138
Je laisserai, comme un fantôme, mon lourd sentiment de révolte errer entre mes lignes.
Elles seront tranchées au blanc de la page, la plume, comme baïonnette, plantée au cœur du livre. Et toujours la reliure va saigner, comme le monde lui-même.
.
Que dire de celui-là, qui laisse jeunesse pleurer sur des trottoirs oubliés.
Vie d’injustice plantée au cœur de la ville.
Plaie béante d’avenirs brisés, au grand soleil de cyniques tricheries.
.
Jeunesse perdue qui ne sait plus ce que vivre veut dire.
Lendemains dans la grisaille,
Séjour au purgatoire des injustices,
Vide pour tout lendemain,
Aux larmes offertes.
.
Il me reste
Au soir d’amertume
Lourde révolte
Du souvenir
Yeux embués
De vous voir
Gauches
Repartir
Peine au ventre
Heureux d’avoir sauvé
Le petit frère
Remis entre mains sûres
.
Enfance brûlée
Soir fatigué
Laissez donc les étoiles
Accompagner
Juste repos
.
Manosque, 15 janvier 2011
©CopyrightDepot.co 00045567