L’épreuve du slalom masculin et la victoire de Jean-Baptiste Grange clôture la quinzaine de ces championnats du monde de Garmisch-Partenkirchen. Avec ses quatre médailles remportées lors de la deuxième semaine, la France termine deuxième nation derrière l’Autriche.
Les cinq géantistes français, vainqueurs du "team event".
On le savait, le point fort de l’équipe de France de ski sont les épreuves techniques, on en a eu confirmation. Après une première semaine ou le ski de vitesse est roi, les français(es) ont déçu(es) en ne montant sur aucun podium, terminant au mieux à une 8ème place. C’était sans compter sur la semaine à venir.
Un collectif en or.
Nos skieurs se devaient de relever la barre, c’est chose faite. La première médaille est venue sur l’épreuve de ski par équipe (compétition mettant en scène deux nations dans un duel de géant parallèle).La plus forte sur le papier, l’équipe de France, composée de Tessa Worley, Thomas Fanara, Anémone Marmottan, Cyprien Richard, Taina Barioz et Gauthier de Teissière, remporte toutes ses confrontations et se hissent en finale face à une très forte équipe d’Autriche. Au terme de 4 duels à suspense (2-2 victoire au temps), ces cinq complices offrent ici en Bavière, la première Marseillaise à la France, mais surtout la première médaille. Première d’une série de quatre.
Dès le lendemain, c’est l’épreuve de Géant qui se glisse sur le passage des skieuses françaises. La skieuse du Grand Bornand , Tessa Worley, prend le départ de la première manche en favoris et avec le statut de meilleure géantiste de la saison. Elle ski bien, sans véritables fautes, mais aussi sans vitesse. 30 skieuses plus tard, le bilan est clair (+2,12sec), elle pointe au 19ème rang (sa plus mauvaise performance de la saison). Un seul discours prône, « je n’ai plus rien à perdre en deuxième manche ». Avec son état d’esprit de gagnante, la franco-australienne signe alors ce qu’on pourrait dorénavant appeler une « Worley » dans le jargon du ski. En effet, en s’élançant avec un bon dossard, elle dévale la piste de Garmisch comme elle sait si bien le faire cette saison et s’empare de la première place provisoire. Plus de regret, elle a livré du bon ski, il ne reste plus qu’à attendre le passage des 18 concurrentes suivantes. Sans grandes illusions tout de même compte tenu de l’écart significatif de la première manche. Les skieuses défilent et se cassent la figure face au chrono de la française. Au final, et grâce à sa superbe deuxième manche elle terminera troisième, remportant ainsi la première médaille de sa jeune carrière dans un grand championnat.
Qui a dit que l’argent ne faisait pas le bonheur ?
C’est sûr, l’équipe de France est bien la meilleure équipe de Géant. Ne reste qu’a confirmé sur l’épreuve masculine. Epreuve très relevée puisque une dizaine de skieurs peuvent se permettre de rêver d’or. Le norvégien Aksel Lund Svindal effectue le meilleur chrono du premier acte, mais ses rivaux dont, Ted Ligety (4ème) et Cyprien Richard (7ème) se placent. Fort d’un mental d’acier et en pleine confiance cette saison étant donner qu’il à remporter sa toute première victoire en coupe du monde, le français livre le meilleur chrono de la deuxième manche. A son tour d’entrer dans la zone mixte et de regarder les autres butter sur sa performance. Il est sans compter sur l’Américain Ligety, actuel dossard rouge, qui laisse « Priou » échouer sur la deuxième place pour seulement 0,08sec.
A 32 ans, et jamais épargné par les blessures durant sa carrière, Cyprien Richard, grâce à sa médaille d’argent prouve qu’il fait bien parti des trois meilleurs spécialistes du moment.
Une première depuis 1982.
Grange goutte à l'or.
Entre alors en piste Jean-Baptiste Grange, leader incontestable de l’équipe de France de ski et favoris du jour après ses deux victoires de Kitzbuhel et Schladming.
Le scénario semble classique, mais le dénouement l’est moins. Le skieur de Valloire, dossard numéro deux, fait la différence sur ses adversaires et domine le premier tracé. On retrouve alors 3 skieurs dans la même seconde (Moelgg et Myhrer). Les statistiques parlent et ne mentent pas : lorsque Grange remporte une première manche, il gagne le slalom.
Devant 20000 yeux rivés sur lui, « JB » résiste à une piste comparable à un champ de « pomme de terre » et conserve son avance sur Jens Byggmark malgré plusieurs fautes sur le haut du parcours. 50,42 sec plus tard, le français repousse ses vieux démons (perte du globe en 2008, échec de Val d’Isère en 2009 et blessure en 2010) et devient ainsi le premier Français champion du monde depuis 1982.
« Le faire aujourd’hui, quand t’as eu des échecs avant, c’est dur mais c’est beau. Je veux profiter de ces moments-là », explique Grange, qui offre ainsi la 4ème médaille à la France, la deuxième en or.
Après sa médaille de bronze en 2007, et son globe de cristal en 2009, le savoyard étoffe petit à petit son palmarès et se taille une réputation de champion dans l’histoire du ski français.
Au terme d’une quinzaine, d’abord compliqué puis magique, la France termine deuxième au classement des médailles derrière les huit médailles autrichiennes. Les skieurs français, roi de la deuxième semaine, embellissent leurs très bonnes saisons et confirment ainsi le renouveau du ski français depuis la déconvenue des Jeux Olympiques de Vancouver. What else ?
Le tableau des médailles.
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