Enfance
de Maxime Gorki
Folio Classique (2005)
1ere editon Editeurs français réunis (1959)
376 pages
Roman, Russie
Résumé
"Je restai très longtemps immobile près du lit, la tasse à la main, regardant le visage qui se figeait et devenait gris.
Lorsque grand-père entra, je lui dis :
"Elle est morte, ma mère."
Il jeta un coup d'œil vers le lit :
"Qu'est-ce que tu racontes ?"...
Quelques jours après l'enterrement, grand-père me dit :
"Eh bien, Alexis, tu n'es pas une médaille, tu ne peux pas rester toujours pendu à mon cou, va donc gagner ton pain..."
Et je partis gagner mon pain.»
Mon avis :
L'auteur
Maxime Gorki (1868-1936), de son vrai nom Alexis Maximovitch Pechkov, vit une jeunesse difficile, qu’il dépeindra avec une force évocatrice sans pareil dans ses romans autobiographiques (Enfance,
En gagnant mon pain, Mes universités). Orphelin à l’âge de huit ans, il mène dès lors une vie d’errance à travers la Russie et exerce presque tous les métiers. Ses premiers récits et pièces de
théâtre, dont fait partie Les Enfants du soleil, dressent un tableau romantique de la population de vagabonds et d’aventuriers à laquelle il s’est mêlé. Adhérent aux thèses marxistes et aux idées
révolutionnaires, Gorki fit don de la majorité des ses revenus au parti bolchévik. Il se heurtera alors à la suspicion et à la censure de la police tsariste, au point qu’en 1905, il sera
contraint à l’exil. De retour en Russie en 1913, il soutiendra Lénine, s’élevant ensuite contre la prise dictatoriale de 1917. Il quittera de nouveau la Russie en 1921 pour y revenir en 1928,
adulé jusqu’à l’excès par le nouveau pouvoir stalinien. Il est ainsi nommé président de l’Union des écrivains soviétiques. Malgré cette consécration, il est constamment déchiré entre sa fidélité
au bolchevisme et ses idées sur la liberté indispensable aux artistes. Dévoré de lassitude et de tristesse, il meurt en 1936 deux ans après son fils, dans des circonstances mystérieuses et à ce
jour non encore élucidées.