Merci infiniment à Béné, pour le lien sur le magnifique fim réalisé à partir de la nouvelle de Giono :
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Merci également à Maud pour avoir cité le titre et l’auteur et à Marilène pour être passée justement par là et avoir aussitôt acquiescé.
L’histoire de cette nouvelle est intéressante à plus d’un titre. D’abord par son thème résolument optimiste sur la sauvegarde de la nature grâce à l’obstination de certains hommes en totale adéquation avec leur environnement. Ensuite par la qualité de l’écriture, la poésie qui s’en dégage, la beauté de la Provence donnée à lire dans sa splendide vitalité. Enfin par son parcours atypique dans le monde des lettres. On dit si souvent, en effet, que le livre n’est ni plus ni moins qu’un produit, qu’il doit correspondre aux lois du marché comme n’importe quel objet fabriqué! Celui-ci, comme le rappelait son auteur (dans la citation d’hier permettant de trouver la solution de l’énigme de ce week end), ne lui a cependant pas rapporté un centime…
Tout d’abord commandée par le Reader’s Digest , puis refusée parce que la réalité de la région dépeinte ne paraissait pas assez respectée, la nouvelle fut ensuite offerte au magazine Vogue qui la publia en 1954. Son succès fut immédiat et les publications et traductions furent innombrables.
Pendant très longtemps, Giono affirma que le héros de sa nouvelle, le berger Elzéard Bouffier, avait bel et bien existé et très nombreux furent les admirateurs qui visitèrent le village où il naquit et le cimetière où il est enterré. Mais que nous importe, après tout, que cet homme qui plantait des arbres, appartienne à la réalité ou à l’imagination de l’auteur? Elzéard Bouffier est à présent bien vivant, belle figure de sage au projet généreux, il appartient à notre panthéon de héros salvateurs.
Il faut bien le dire, la littérature, parfois, nous joue des tours. Elle n’emprunte rien à la réalité du monde. Absolument rien. Car, en défintive, et ce n’est pas le moindre de ses pouvoirs, c’est elle qui l’invente cette réalité étrange, et surtout, qui la fait vivre au-delà de nos espérances.