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Poezibao a reçu, n° 161, dimanche 20 février 2011

Par Florence Trocmé

Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.  
  
Eric Clémens, Mythe le rythme, Au coin de la rue de l’Enfer 
Pascal Boulanger, Un ciel ouvert en toute saison, Le corridor bleu 
Antoine Boute, Tout public, Les Petits Matins 
Dirk van Bastelaere, Splash !, Les Petits Matins 
Revue Dans La Lune, n° 21 & 22 
Pierre Campion, Mallarmé, Poésie et philosophie, Publie.net 
Michèle Dujardin, Où s’arrête la terre, Publie.net 
Notices détaillées de ces livres et revues en cliquant sur « lire la suite... » 
 

Eric Clémens 
Mythe le rythme 
Avec un CD de textes lus par Monique Dorsel 
Au coin de la rue de l’Enfer, 2010 
13 € 
 
Ceci est mon chant 
prenezécoutez 
du vide le cantique 
du champ des quantons 
 
Lire la note de lecture de Sitaudis 
 
 
Pascal Boulanger
Un ciel ouvert en toute saison
Le corridor bleu, 2010 
10 € 
 
Ceux qui ont aimé les précédents livres de Pascal Boulanger seront surpris par le changement de ton et le régime très différent de l’écriture de Un ciel ouvert en toute saison. En effet, ce texte s’adresse à ses deux filles adolescentes, et le ton est celui d’un legs difficile à transmettre, celui d’un ciel désencombré des sirènes fallacieuses qui les menacent. La prose se fait ici prudente, se sachant épiée par des êtres encore fragiles face à l’inconnu et à l’incertitude quant à l’avenir. La beauté de ce texte vient de la fragilité de sa communication avec cette jeunesse plongée dans un monde où tout va à vau-l’eau et où tout sentiment est suspecté d’irrationalité :
L’amour que j’ai pour vous, je voudrais qu’il ne soit pas simplement un sentiment, mais aussi une puissance capable de triompher de la peur.
Admirable et émouvante prière d’un père et d’un poète qui se fait proche de sa propre jeunesse héritière du pire, mais aussi de Rimbaud qui lui apprit à saluer la beauté, en dépit de ce qui enlaidit, massacre et humilie l’élan de nos facultés. Quelle belle injonction au dégagement rêvé prôné par le poète de Charleville dans Génie, que cet incipit de Un ciel ouvert en toute saison :
Quand vous serez tout simplement là, lancées dans notre monde, dressées sur notre planète rocheuse ; prenez soin de vos âmes, suivez le meilleur du présent, oubliez le temps sur le fil au-dessus du néant.
À la lecture de ce livre, le lecteur ne pourra que souhaiter que ce vœu soit entendu et exaucé: puisque vous êtes merveilles – éternellement – dans la prolifération inattendue du simple. (4ème de couverture) 
 
 
Antoine Boute
Tout public
Les Petits Matins, 2011 
12 € 
en librairie le 3 mars 2011 
 
Pourquoi ne pas écrire un livre dont le concept serait d'être 100 % tout public, complètement ergonomique à la pensée de toutes sortes de gens ? Pourquoi ne pas donner à fond dans l'accessibilité radicale ? Pourquoi ne pas plonger tête baissée dans le foisonnant et le burlesque ? Pourquoi ne pas tout bonnement exploser philosophie, poésie et art conceptuel par le biais de la masse hétérogène de nos amis lecteurs tous publics ? 
Postfaces de Joël Hubaut, grossiste en art ; Mauro Pawlowski, rock star, Ariane Bart, activiste pornolettriste ; Denicolai & Provoost, sans titres. (4ème de couverture) 
 
 
Dirk van Bastelaere
Splash !
Traduction de Daniel Cunin 
Les Petits Matins, 2011 
12 € 
 
Une anthologie, conçue par l’auteur lui-même, de l’œuvre de Dirk van Bastelaere. C’est le premier livre traduit en français de ce poète belge d’expression néerlandophone. Regroupés en série, les poèmes se réfèrent au cinéma hollywoodien, à la peinture contemporaine, aux standards du rock, mais aussi, ce qui est plus inattendu, aux figures de la piété christique. Un essai complète cet ensemble, où l’auteur, usant notamment des écrits et concepts de Lacan, Barthes et Julia Kristeva, définit sa poétique. Splash ! comme le laisse entendre son titre est aussi une manière innovante, parfois provocante, de pratiquer la poésie comme une pensée en mouvement, une recomposition et un plaisir à expérimenter 
 
 
Revue Dans La Lune
n° 21 & 22 
Centre de Création pour l’enfance de Tinqueux 
5 € 
 
Au sommaire de la revue de poésie destinée aux enfants de 5, six, sept à cent, 117 ans, garantie 100 % décarêmélisée dirigée par Valérie Rouzeau : Sardine Robinson, Fabienne Swiatly, Bernard Bretonnière, Rosanna Warren, Aude Pivin, Roger Lahu, Jean-Christophe Belleveaux, Armand Le Poête, William Carlos Willaims, Valérie Rouzeau 
 
 
Pierre Campion 
Mallarmé, Poésie et philosophie 
Publie.net 
livre numérique, téléchargeable ici, 3,49 € 
 
Mallarmé est un poète qui traite les problèmes pleinement philosophiques du sens, de la vérité, des possibilités de l'esprit, mais strictement selon la nature et par les moyens de l'expérience poétique. Dans Mallarmé, c'est le vers, le lexique, la grammaire, les images, qui constituent la pensée comme philosophique : ses notions et sa problématique, son discours et sa logique, sa vision des choses et des dieux, son effort et son style
(Pierre Campion) 
Dans l'onde de choc qu'est la mutation numérique du livre, le premier concept affecté est celui de la "page". Ce que nous demandons d'essentiel à la langue, ce qu'elle porte d'exigence de pensée, de rapport au monde, mais le constitue dans l'unité spatiale et blanche de la page, comment le reconduire dans le bruit actuel du monde ? 
Parce que Mallarmé occupe ici une place centrale, nous reprenons cet essai paru aux Presses Universitaires de France en 1994. On est au plus exigeant de l'atelier. (François Bon, présentation du livre sur le site publie.net) 
  
 
 
Michèle Dujardin
Où s’arrête la terre
Publie.net 
livre numérique, téléchargeable ici, 3,49 € 
 
Qui d'entre nous ne porte pas la ville d'enfance dans cette étrange zone où la mémoire volontaire se mêle aux rêves récurrents, et les images de la même ville bien plus tard à cette vision originelle et plus nette ? Et que tout voyage vers soi-même est forcément voyage vers cette ville et ce qui s'y cache de nous-même ? 
La langue alors devient ville. Elle reprend les géométries (rue droite), elle se fait l'amphithéâtre de ce qu'elle profère, camions, silhouettes, frontons blancs des immeubles, et l'abattoir même, tout auprès, tout simplement parce que ces villes depuis l'origine du temps bordent la mer, qu'elles y tombent droit, et que de cet horizon naît ce qu'on porte à jamais de la ville, et ce qu'on retourne sur soi-même.  
Alors pas besoin que Marseille ici soit nommée, et ses cités Nord : on s'en tient au balcon, on s'en tient à ce qui résonne du mot étranger – et la prose devient port et ciels, docks et îles.  
C'est dans cette cohérence que naît ici le récit, et la figure de celui qui dit du mot étranger qu'il est un mot de noblesse . 
(François Bon, présentation du livre sur le site publie.net) 
 
A noter, Publie.net propose aussi en livres numériques de grands textes classiques de la poésie, tels Les Illuminations, Une Saison en enfer ou Le Bateau Ivre de Rimbaud, le Spleen de Paris, les Fleurs du mal et d’autres livres de Baudelaire, plusieurs textes de Mallarmé. 
Consulter les publications poésie de publie.net, ici  


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