La voleuse de livres

Par Jostein

Titre : La voleuse de livres

Auteur : Markus Zusak

Editeur : Oh Editions

Nombre de pages : 527

Résumé :

Quand la mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter. Une histoire étrange et émouvante où il est question : d'une fillette ; des mots ; d'un accordéoniste ; d'Allemands fanatiques ; d'un boxeur juif ; de vols. Traduit en 20 langues, le best-seller 2007.

Mon avis :

Ce livre possède tous les ingrédients pour constituer une histoire émouvante. L’héroïne principale est une petite fille, Liesel, abandonnée par sa mère au début de la seconde guerre mondiale. En allant rejoindre sa famille adoptive près de Munich, son frère décède dans le train.

C’est sa première rencontre avec la Mort, qui est, de manière originale la narratrice du roman. Par contre, celle-ci a horreur du suspense et nous distille des évènements qui vont se passer dans la suite de l’histoire.

«  Evidemment, c’est très impoli de ma part. Je suis en train de gâcher non seulement le dénouement du livre, mais la fin de ce passage particulier. Je vous ai annoncé deux évènements, parce que mon but n’est pas de créer un suspense. Le mystère m’ennuie. Il m’assomme. »

Dommage, moi en tant que lecteur, j’aime que mon esprit imagine des dénouements possibles.

J’avoue qu’au début, j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, justement à cause du narrateur qui vient perturber le rythme et dévoiler l’avenir. Par contre, je me suis laissée gagner par l’émotion par la suite. Sûrement, grâce au personnage du père adoptif, Hans Hubermann que j’ai trouvé particulièrement attachant. C’est un homme bon, qui aide son prochain au péril de sa vie. Il sait enseigner la lecture mais aussi, les choses de la vie, à sa fille adoptive.

Ce qui m’a particulièrement attirée dans ce livre, c’est l’évolution des rapports humains.  Ainsi, l’amitié de Liesel et la femme du mère est franche et sincère. C’est une des rares évolutions que le narrateur ne nous a pas dévoilée. La guerre fait évoluer les relations entre les Hubermann et la voisine Mme Holzapfel. Je trouve particulièrement remarquable d’avoir décrit de tels sentiments dans l’Allemagne Nazie.

Bien entendu, l’amitié pour Max, le jeune juif que les Hubermann cachent  dans leur cave est symbolique. Il est rassurant de voir l’humanité de certains allemands, d’autant plus significative que l’auteur évoque aussi  certains adeptes du nazisme et les défilés de juifs vers Dachau.

J’ai aussi apprécié l’évocation de la vie pendant la guerre (ticket de rationnement, alertes, la nuit de cristal, la destruction par le feu des objets et livres interdits…). Tous les peuples vivent malheureusement les mêmes souffrances en période de guerre, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre de la frontière.

J’ai aimé ce livre pour cette approche humaine et différente du peuple allemand. Si la construction du récit est originale, j’aurais préféré une version plus romancée avec Liesel comme narratrice.