Je profite d'une soirée en célibataire pour regarder la télé. En fait, je ne regarde pas vraiment la télé, mais un film, Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar, que je n'ai plus vu depuis sa sortie, début 2010. Ce film me séduit toujours par son mélange d'académisme de débutant doué en peinture amoureux de cinéma et de folie poétique très douce. Enfin, je regarde comme ça, comme je regarde la télé, en faisant autre chose. Je m'en fous un peu. Mais à propos de télé, il y a une émission dégueulasse sur france 2 (désolé pour le pléonasme) qui sous couvert d'hommage à Gainsbourg, recycle toute la crétinerie chantonesque française sous la férule autorisée de Drucker (qui a connu le vrai Gainsbourg, avec tout l'alcool, les femmes et tout) et le patronnage de quelques gainsbourgien(ne)s authentiques, tels Juliette Gréco ou Benjamin Biolay
En fait, un véritable hommage à Gainsbourg aujourd'hui, ça pourrait être de montrer la persistance, par d'autres moyens, d'une musique qui nous raconte des histoires, par exemple le nouveau clip de Radio Head, qui préfigure la sortie imminente de The King of limbs, le nouvel album, déjà téléchargeable sur internet pour les acheteurs en pré-commande.
Tiens, la scène où Philip Katherine interprête Boris Vian. Je me rends compte que j'ai bien évolué en 13/14 mois, à l'époque, je trouvais Katherine antipathique. En fait insupportable. C'est idiot, non ?
Hommage, toujours, j'ai appris par Google que ce samedi était un anniversaire pour Brancusi. Or, j'éprouve une sorte de tendresse pour cet artiste. Là, dans le film, c'est la scène absolument magique où le jeune Gainsbourg arrive chez la Gréco, accueilli par le chat. Anna Mouglalis est étonnament bonne, troublante en Juliette, comme le sera dans une demi heure Laetitia Casta en Brigitte. La fin de cette scène, Juliette-Anna chantant la fin de la Javanaise, "nous nous aimions le temps de la chanson", derrière une fenêtre brouillée par la pluie (les larmes ?) est magnifique de suggestion, en ce qu'elle relie le film au rapport réel de Gainsbourg et des très belles femmes qui l'ont cotoyé. Cette scène est une des raisons pour lesquelles j'ai retenu Gansbourg etc comme un des films de l'année (contrairement à mes revues et journaux préférés).
Brancusi, donc, est né un 19 février et a conçu des oeuvres telles que :
Je vais chercher (je vous fais le coup du blog construit en direct, mais c'est vrai) une vidéo pour le prochain hommage-anniversaire. Je viens de revoir l'apparition de Laetitia- BB, au son de Initials BB, ça me fait toujours le même effet destructeur pour mes neurones et activateur d'autres substances intimes. Charles Trenet est mort il y a trente ou quarante ans. Je sais, c'est pas vrai, mais son art d'écrire les chansons les plus belles, les plus doucement folles, les plus anarchiquement aimables (désirables) n'a pas franchi les années soixante, soyons honnête et reconnaissons-le. Quand il est revenu, assez âgé, au Chatelet, je pensais voir un monument historique. J'ai découvert un poète avide de rester vivant et la demi-heure de standing ovation, avec les gens qui reprenaient les refrains n'était pas factice. Jusqu'à la fin, Charles trenet est resté ce que nous avions de plus précieux en France, s'agissant de chanson et de magie.
J'ai choisi de ne pas vous le montrer, ça, TF1 ou FR2 le font très bien, comme pour Gainsbourg ce soir.
En 1968, François Truffaut tournait un de ses plus jolis films, Baisers Volés, avec un des plus beaux acteurs qu'il y eut en france, Jean-Pierre Léaud et une des plus belles actrices, une des pllus intelligentes et sensibles, Delphine Seyrig. J'aurais aimé retrouver sur la toile le générique de Baisers volés, cet hommage à la Cinémathèque française, si attaquée à l'époque par le pouvoir gaulliste (Malraux, c'était pas la classe) et à Charles Trenet, dont on entendait Que reste-t'il de nos amours. A défaut, voici une des plus jolies scènes du film, en hommage personnel et en témoignage de reconnaissance à Trenet
Merci d'avoir suivi ce billet de n'importe quoi, dédié aux anniversaires.